Crise Pas de panique à la Bourse de Beyrouth, malgré une chute de 4 %

De plus en plus blasés, les Libanais réagissent aux mauvaises nouvelles politiques, mais sans paniquer. Tant que la situation sécuritaire est maîtrisée, l’attentisme reste de mise. Globalement, la Bourse de Beyrouth a été négativement affectée par l’annonce d’un cinquième report de l’élection présidentielle, l’indice BLOM chutant de 4 % hier par rapport à mercredi dernier (jeudi étant férié). Mais « les volumes échangés ont été très faibles », souligne une source financière ayant requis l’anonymat. En effet, moins de 304 000 titres ont été négociés, pour un montant d’environ 3,8 millions de dollars. « Les milieux financiers s’attendaient à un report de la séance, explique-t-elle. Il n’y a pas eu de réelle surprise et donc pas de panique ni à la Bourse ni sur le marché des changes. » Il y a eu une demande sur le dollar. La BDL est intervenue, mais il n’y a pas eu de « pressions exceptionnelles », ajoute-t-elle. La surprise aurait été créée si, au contraire, un président avait été élu, et l’ensemble des valeurs boursières en auraient profité, estime la même source. En attendant, le fait que la séance ait été reportée à une date fixe, vendredi prochain, a maintenu l’espoir d’une éventuelle sortie de crise, et la volonté affichée de ne pas déstabiliser la rue a rassuré le marché. La semaine prochaine sur la Bourse de Beyrouth, les opérateurs devraient donc s’abstenir de faire des transactions importantes, en guettant les tractations politiques. Des anticipations négatives pourraient en revanche peser sur les eurobonds, souligne la source précitée. À cet égard, les prochaines recommandations des agences de notations et des banques d’investissements seront très attendues. « Si les autorités parvenaient à un accord de dernière minute (dans les délais constitutionnels), cela ouvrira la voie à un rebond des bons du Trésor libanais », avait estimé jeudi le Crédit suisse, cité dans le Lebanon this Week de la Byblos Bank. Cet accord n’ayant pas eu lieu, il reste à espérer qu’une détérioration sécuritaire ne viendra pas assombrir davantage les perspectives. « Quelques institutionnels étrangers risquent de s’inquiéter. Mais cela resterait contenu car la majorité des eurobonds sont détenus à maturité par des investisseurs locaux », conclut toutefois la source précitée. S. A.