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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - « Amazelab » invite les artistes, architectes, étudiants et citoyens à repenser Beyrouth Claudia Zanfi : le kaléidoscope libanais sous la loupe

Beyrouth, modèle indicible de toutes les villes du vingtième siècle, degré zéro de l’urbanisme et de l’architecture. Ville furtive, ectoplasmique, absurde, divisée, menaçante et menacée, dont les images se disséminent dans le monde entier, mais qui se refuse à la présence et tend à disparaître sans s’incarner, dès que l’on s’y rend. « Amazelab », un laboratoire italien de recherches culturelles, s’est donné pour mission de cerner un tant soit peu la capitale libanaise. Sous la direction artistique de Claudia Zanfi, il a commencé par lancer « Re-Thinking Beirut », un projet artistique interdisciplinaire cherchant à développer une réflexion sur la vie intellectuelle, politique et sociale du Liban. Il s’est déroulé sur une période de trois mois à Milan, en mars, avril et mai dernier. La curatrice Claudia Zanfi se trouve aujourd’hui à Beyrouth pour une prolongation de ce projet, un séminaire et trois ateliers de travail placés sous le thème « Communities and Territories ». Il s’agit d’« une plate-forme réunissant des artistes, des étudiants et des citoyens pour réfléchir à des propositions sur des utilisations alternatives des endroits publics à Beyrouth », indique Zanfi. « Re-Thinking Beirut cherchait à exprimer et à comprendre la réalité contemporaine de Beyrouth à travers un programme artistique et un cycle de conférences qui se sont donc déroulés à Milan, base d’Amazelab, rappelle la directrice artistique. « Il était complètement dédié à l’actualité artistique, sociale et géopolitique de la ville. Une manifestation inaugurée fin mars par une installation visuelle sous forme d’un énorme collage d’images et de mots donnant à voir les œuvres de Walid Raad, artiste et créateur du projet The Atlas Group ; Akram Zaatari, artiste et fondateur de l’archives Arab Image Foundation ; Tony Chakar, architecte et théoricien ; Jalal Toufic, écrivain et vidéo artiste ; Walid Sadek, artiste et écrivain ; Paola Yacoub et Michel Lasserre, architectes et sociologues ; Bernard Khoury, architecte et théoricien ; Bilal Khbeiz, poète et journaliste ; Rabih Mroueh, acteur et auteur de théâtre. Le projet englobait aussi une série de rencontres avec des personnalités culturelles comme Paolo Branca (islamologue, Università Cattolica di Milano), Marcella Schmidt et Fabrizio Eva (géopolitique, Università Bicocca, Milano), le groupe d’architectes LEFT en dialogue avec l’architecte Stefano Boeri, les écrivains libanais Élias Khoury, Hoda Barakat et autres », poursuit l’Italienne. La manifestation est passée également par le Salon du meuble de Milan, où les architectes libanais du groupe LEFT, parmi les promoteurs de la reconstruction urbaine et culturelle de Beyrouth, qui ont travaillé avec Steven Holl à la réalisation de la nouvelle marina de la ville, ont dialogué avec Stefano Boeri sur le thème : « Architecture et société, la reconstruction de Beyrouth ». Zanfi pense que « Beyrouth est une ville continuellement menacée de destruction matérielle et sa mémoire est indissolublement liée à cette image brisée. En même temps, c’est une ville qui produit sans cesse de nouvelles énergies, capitaux et projets de développement sociaux et culturels. La réalité artistique de Beyrouth représente bien cette ville complexe, kaléidoscope des cultures de la mosaïque libanaise. Partant de ce point de vue multiple et utilisant une approche interdisciplinaire (contributions d’artistes, architectes, sociologues, géographes, journalistes, etc.), nos projets recherchent les nouvelles géographies de la ville, physiques et mentales : les premières représentées par les nouvelles occupations territoriales et les rapides transformations urbaines et sociales ; les secondes par le rapport qu’entretient la ville avec ces nouveaux phénomènes, à travers sa nature socioculturelle et son pluralisme. » Grâce à l’apport d’artistes, d’architectes, de sociologues, de géographes et de journalistes, Amazelab étudie les nouvelles lignes physiques et mentales de la capitale libanaise. Les résultats de ces travaux seront disponibles sous forme d’un ouvrage bilingue, promet Claudia Zanfi. Inutile de préciser qu’on l’attend avec impatience. Maya GHANDOUR HERT
Beyrouth, modèle indicible de toutes les villes du vingtième siècle, degré zéro de l’urbanisme et de l’architecture. Ville furtive, ectoplasmique, absurde, divisée, menaçante et menacée, dont les images se disséminent dans le monde entier, mais qui se refuse à la présence et tend à disparaître sans s’incarner, dès que l’on s’y rend. « Amazelab », un...