À la suite de la lettre ouverte adressée par Mme Carla Yared aux parlementaires libanais, les invitant à élire en toute liberté un président de la République, M. Jawad Boulos, député du Liban-Nord, nous a fait parvenir la réponse suivante :
Chère Madame,
J’ai lu avec intérêt le courrier que vous avez bien voulu adresser aux députés et dans lequel vous vous exprimez, avec raison, sur la question du déficit démocratique dont nous souffrons tous. Vous interpellez les députés, sans faire de distinction, en leur signifiant la nécessité d’exercer leur responsabilité constitutionnelle. Ce faisant, vous mettez les députés de la majorité (amputée de notre collègue assassiné Antoine Ghanem) dans le même sac que l’opposition, renforcée aujourd’hui d’un représentant élu à la place d’un autre collègue, lui aussi assassiné (Pierre Gemayel). Je le dis bien, ASSASSINÉ.
Je ne vous cache pas, Madame, que votre courrier m’a choqué, pour ne pas dire profondément blessé. Alors que nous, députés de la majorité, avons, avec nos corps et nos vies, littéralement construit un rempart pour la défense de la République, l’opposition s’acharne à miner cette démocratie, ouverte, tolérante, communautariste, mais non théocratique que nous nous employons à préserver. Je peux vous assurer, Madame, que nous demeurons fermes dans nos convictions souverainistes et démocratiques, qui sont par ailleurs celles de la majorité des Libanais. Cela fait plus d’un an que nous répétons, avec force et détermination, qu’il faut ouvrir les portes de l’Assemblée nationale confisquée par l’opposition dans le but de légiférer certes, mais aussi afin d’élire un président dans le respect de nos traditions démocratiques. Nous nous efforçons de le faire en même temps que l’on nous menace en direct sur les ondes, que l’on nous assassine, que l’on nous accuse de traîtrise et, comble d’arrogance, alors que l’opposition s’efforce aujourd’hui de nous imposer un candidat présidentiel unique, menée en cela par ceux qui font le lit de la Syrie, de l’Iran sous peine de guerre civile. C’est honteux !
Il vous appartient, Madame, de critiquer notre performance. C’est votre droit en tant que citoyenne et même votre devoir. Mais de là à nous comparer indifféremment à ceux qui s’échinent à miner la République au Liban… Cela constitue une atteinte insupportable à notre honneur. Il faut, Madame, avoir le courage d’appeler les choses par leur nom, en espérant que vous orienterez vos critiques vers ceux qui le méritent.
Jawad BOULOS
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À la suite de la lettre ouverte adressée par Mme Carla Yared aux parlementaires libanais, les invitant à élire en toute liberté un président de la République, M. Jawad Boulos, député du Liban-Nord, nous a fait parvenir la réponse suivante :
Chère Madame,
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