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CATASTROPHE NATURELLE - Le cyclone Sidr a dévasté la plus grande mangrove du monde Entre cinq et dix mille morts au Bangladesh

Plusieurs milliers de personnes, entre 5 000 et 10 000 selon le Croissant-Rouge, ont été tuées par le cyclone Sidr qui a dévasté le sud du Bangladesh, alors que des millions de sinistrés n’ont reçu aucun secours et souffrent de la soif et de la faim. Sidr a aussi provoqué une catastrophe écologique : il a ravagé la plus grande mangrove du monde, les Sunderbans, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité et réserve exceptionnelle de milliers d’espèces d’animaux rares. «Le bilan atteint 3 000 morts confirmés », a déclaré à l’AFP M. Abdur Rab, président de la Société du Croissant-Rouge bangladais. « Il pourrait dépasser les 5 000 (morts), mais cela restera sous les 10 000 », a-t-il affirmé, trois jours après le pire cyclone survenu en près de 20 ans au Bangladesh. De son côté, le gouvernement faisait état d’un bilan de plus de 2 300 morts et 1 000 disparus. « Pour l’instant, le nombre de morts est de 2 307, et 1 000 personnes sont portées disparues et présumées mortes », a annoncé le directeur adjoint de la cellule gouvernementale de gestion des catastrophes naturelles, Shekhar Chandra Das, dressant un nouveau bilan officiel et provisoire. Car le gouvernement s’attend à plusieurs « milliers de morts », à mesure que les secouristes progressent dans des districts dévastés et coupés du monde, où les cadavres se comptent par centaines. Les secouristes « avancent lentement dans les régions isolées, presque obligés de couper les arbres » couchés en travers des routes dans des districts rayés de la carte, a expliqué Douglas Casson Coutts, du Programme alimentaire mondial (PAM). En effet, plus tard en soirée, le chef d’escadron Farhad Hossain Mahmoud, de la salle de contrôle de l’armée qui recense les victimes, a annoncé un bilan de 3 113 morts, pour l’instant. Au Bangladesh déshérité, le cyclone Sidr n’a semé que mort et désolation, balayant des dizaines de milliers de maisons en pisé, en bambou ou en paille. Le nombre de blessés atteint sûrement des milliers et les sinistrés se comptent par millions. Ces derniers souffrent de la faim et de la soif. Au moins « 900 000 familles sont dans le besoin », soit sept millions de personnes, a affirmé Shafiquzzaman Rabbani de la Croix-Rouge. Pourtant, la marine a envoyé des tonnes de vivres et de médicaments, et l’armée a dépêché ses hélicoptères. L’UE, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Suisse et l’Espagne ont débloqué des millions d’euros d’aide d’urgence. Le gouvernement craint aussi « d’énormes dégâts » économiques dans ce pays musulman laïc de 144 millions d’habitants, dont 40 % vivent avec moins d’un dollar par jour. Hier, le bilan officiel ne tenait pas compte des 200 îles qui s’étirent le long des côtes, frappées les premières par des vents à 240 km/h. Sidr était entré au Bangladesh par l’immense réserve naturelle des Sunderbans, une mangrove plantée dans le delta du Gange formant une frontière naturelle avec l’Inde. D’aileurs, les experts craignent une catastrophe écologique dans cette région inscrite au patrimoine mondial de l’humanité et réserve exceptionnelle de milliers d’animaux rares : tigre royal du Bengale, dauphin d’eau douce, crocodile ou tortue marine. « Le cyclone a provoqué une catastrophe écologique », a dénoncé Zunayed Kabir Chowdhury, un scientifique bangladais de Dacca, spécialiste de cette mangrove, une formation végétale caractéristique des littoraux tropicaux. « L’œil du cyclone a frappé la partie des Sunderbans réputée être l’habitat naturel des tigres et d’autres animaux sauvages », explique-t-il. Les Sunderbans abritent encore quelque 500 tigres royaux du Bengale et 5 000 à 6 000 espèces en voie de disparition dans le monde, contre 100 000 il y a un siècle. Ainun Nishat, représentant local de l’Union mondiale pour la nature, une organisation internationale, redoute aussi que les vagues gigantesques déclenchées par Sidr aient anéanti une partie de la faune sauvage. Des nids de nombreux oiseaux ont certainement aussi été détruits, a ajouté M. Chowdhury. Quant à la flore, des milliers de palétuviers surélevés sur leurs racines, ces arbres tropicaux qui dominent la mangrove, ont été « abattus par les rafales de vent (...) », a souligné M. Nishat. Les Sunderbans, que se partagent l’Inde et le Bangladesh, ont une superficie de 5 800 , et sont irrigués de cours d’eau et de petits bras de mer.
Plusieurs milliers de personnes, entre 5 000 et 10 000 selon le Croissant-Rouge, ont été tuées par le cyclone Sidr qui a dévasté le sud du Bangladesh, alors que des millions de sinistrés n’ont reçu aucun secours et souffrent de la soif et de la faim. Sidr a aussi provoqué une catastrophe écologique : il a ravagé la plus grande mangrove du monde, les Sunderbans, inscrite au...