Un « problème social », selon Gianluigi Buffon

Le gardien de la Juventus et de l’Italie championne du monde Gianluigi Buffon a estimé hier que la mort du supporteur de la Lazio Rome, tué par un policier, relevait d’« un problème social » et ne devait pas être imputé au football. « Si on nous demandait de ne pas jouer lors de la prochaine journée de championnat, je le ferais, mais je ne comprendrais pas vraiment pourquoi. Parce que ce qui s’est passé hier à Arezzo va au-delà de la problématique du football », a expliqué Buffon depuis le centre technique fédéral de Coverciano à Florence où l’équipe d’Italie est actuellement réunie. « C’est une situation et un problème social qu’on ne peut pas imputer au monde du football », a-t-il poursuivi. La mort du supporteur, survenue sur une aire d’autoroute près d’Arezzo en Toscane, a déclenché des violences entre tifosi et forces de l’ordre dimanche dans plusieurs villes italiennes, en particulier à Rome. Suite à la tragédie, deux rencontres de championnat ont été reportées (Inter-Lazio et AS Rome-Cagliari) et une autre a dû être suspendue suite aux menaces d’envahissement des plus radicaux des supporteurs locaux (Atalanta Bergame-AC Milan). Les autres matches se sont en revanche normalement tenus. Après coup, plusieurs joueurs et entraîneurs, ainsi que des personnalités politiques, ont critiqué le fait que toutes les rencontres n’aient pas été reportées, comme cela avait été le cas à la suite de la mort d’un policier lors d’affrontements avec des supporteurs, le 2 février à Catane (Sicile). « Ce qui est arrivé hier doit faire réfléchir, a estimé pour sa part Buffon. Je partage le choix de la Lazio de ne pas jouer par respect pour son supporteur tué, mais je pense qu’on aurait dû jouer sur tous les autres terrains. Comme je l’ai déjà dit hier, est-ce que si une vieille dame avec l’écharpe d’une équipe de foot autour du cou était agressée et tuée, nous devrons arrêter le championnat ? »