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IRAK - La milice serait responsable de « centaines » de meurtres et a « semé le chaos » dans la ville sainte chiite Violences à Kerbala : la police accuse l’Armée du mahdi

Dans un violent réquisitoire, la police irakienne s’en est prise hier publiquement – pour la première fois – à la puissante milice chiite de l’Armée du mahdi, l’accusant d’avoir commis des « centaines » de meurtres depuis quatre ans dans la ville sainte chiite de Kerbala. «Ces hors-la-loi qui représentent la milice de l’Armée du mahdi ont semé le chaos et la confusion dans la province de Kerbala, y perpétrant de nombreuses violations des droits de l’homme », a accusé la police provincialedans un communiqué. « L’Armée du mahdi est responsable de la mort de centaines de personnes dans la ville même de Kerbala », a-t-elle affirmé. C’est la première fois que des hauts responsables de la police irakienne mettent en cause nommément et publiquement l’Armée du mahdi, la milice du jeune leader radical chiite Moqtada Sadr, qui compte plusieurs dizaines de milliers de combattants. Depuis 2004, les partisans de M. Sadr sont responsables à Kerbala de l’assassinat de 606 civils – dont 69 femmes – et de 62 policiers, a précisé à l’AFP le chef de la police provinciale, le général Raed Shakir. L’Armée du mahdi « a essayé d’imposer la charia (loi islamique) aux citoyens de Kerbala (...), encouragé la corruption et sapé l’autorité de l’État », indique encore la police. « Ses membres sont responsables du chaos et de la confusion qui ont prévalu un moment dans la ville (...), se rendant coupables de tortures, d’enlèvements et de dizaines d’attentats à la bombe », selon la police qui estime avoir depuis lors ramené « la paix dans la ville ». Un porte-parole de Moqtada Sadr, Liwa Sumaysim, a démenti ces accusations : « Que la police de Kerbala présente des preuves de ce qu’elle avance. » « Pourquoi avoir attendu maintenant pour parler de ces crimes qui datent de 2004 ? » a commenté M. Sumaysim, qui a rejeté ces « allégations politiquement motivées ». Une polémique locale sur la mort de deux enfants – tués il y a deux semaines au cours d’une intervention policière à Kerbala contre des membres de l’Armée du mahdi – est à l’origine de ce communiqué au vitriol. Sa publication s’inscrit néanmoins à l’échelle nationale dans un contexte de très vives tensions entre les principales factions chiites, qui se disputent le contrôle de cette communauté majoritaire en Irak. Cette rivalité est particulièrement exacerbée dans les principales villes du Sud chiite du pays, notamment à Kerbala, Diwaniya et Bassora. Dans ces trois villes-clés, le mouvement Sadr a dénoncé « une campagne d’arrestation » de ses membres menée par les forces de sécurité, à l’instigation d’une faction rivale progouvernementale, le Conseil suprême islamique irakien (CSII). À Kerbala, des affrontements fin août entre policiers et combattants de l’Armée du mahdi avaient fait au moins 52 tués. Mis en cause dans ces heurts, M. Sadr avait dès le lendemain ordonné à ses miliciens de suspendre pour une durée de six mois leurs activités, notamment les attaques contre les Américains. Une enquête du ministère de l’Intérieur avait alors pointé du doigt le rôle « d’éléments criminels » dans ces violences, sans toutefois citer l’Armée du mahdi. Des dizaines de membres de cette milice avaient été cependant arrêtés, suscitant la colère de leur chef. Le mouvement Sadr a depuis lors retiré son soutien au gouvernement du Premier ministre Nouri al-Maliki. La signature début octobre d’un accord entre le CSII et Moqtada Sadr n’a, par ailleurs, pas permis de mettre fin à la sanglante rivalité entre les deux mouvements. Les responsables sadristes, en particulier, ont multiplié les déclarations provocantes à l’encontre du CSII.
Dans un violent réquisitoire, la police irakienne s’en est prise hier publiquement – pour la première fois – à la puissante milice chiite de l’Armée du mahdi, l’accusant d’avoir commis des « centaines » de meurtres depuis quatre ans dans la ville sainte chiite de Kerbala.

«Ces hors-la-loi qui représentent la milice de l’Armée du mahdi ont semé le chaos et la confusion...