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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Elles se produisent ce soir au Madina, à 21h15, dans le cadre du festival « Autumn Dance » Alice Massabki et Caroline Hatem : mère et fille, même combat

Elles présentent toutes les deux un programme de danse contemporaine dans le cadre du festival « Autumn Dance » organisé au théâtre al-Madina. Dans leurs chorégraphies respectives, Alice Massabki, directrice de l’école Art and Movement, et sa fille Caroline Hatem abordent cet art d’une manière différente et prouvent que ce domaine est encore à explorer. C’est à 21h15 que la chorégraphie, baptisée Till the Dust Settles et signée Alice Massabki, est présentée. Accompagnée de Geoliane Arab et Corinne Skaff sur fond de musique composée par Philip Glass et Ravi Shankar, Massabki évolue dans un décor d’éléments de construction stylisés. Une création nouvelle qui a nécessité un mois de préparation : « Il fallait travailler dans l’urgence », souligne Alice Massabki, qui avoue avoir reçu la confirmation du festival en retard. Pour cette passionnée du 4e art, qui forme ses élèves dans l’esprit de la danse contemporaine, il est important de développer cette discipline et la faire connaître. Après ses spectacles Cycles (1989), La Traversée (2000), Le temps arrêté (2005) et Sylvia (2007), Massabki signe cette nouvelle chorégraphie où trois danseuses sont tour à tour bourreaux et victimes. Abordant le thème du mal, la pièce illustre les rapports avec la colère et la destruction, mais également avec le désir de reconstruire. « Un mal intemporel qui s’abat sur l’homme qui, désorienté, ne sait plus comment réagir », ajoute Alice Massabki. Quant à Caroline Hatem (fille de l’artiste), qui se dit nourrie de l’enseignement de sa mère avant de compléter sa formation de danseuse tant en France qu’aux États-Unis, elle signe How They Thought a Table is a Table (ou Comment ils ont cru qu’une table était une table), sa troisième expérience de chorégraphe après Ballade avec Chopin et Deux. Seule sur scène, l’artiste, qui a suivi des cours de danse et de théâtre, est parvenue à mêler des projections vidéo avec des textes en arabe (écrits et récités par elle en voix off) sur une musique du groupe de Jawad Nawfal, AE-Quo. Cette pièce de douze minutes établit le contraste entre une ancienne et une jeune génération. L’une qui a grandi dans la douceur de vivre avant de sombrer dans le chaos et qui a réussi néanmoins à garder des repères, et l’autre dépourvue de tout appui, mais ayant la seule certitude que tout est éphémère et incertain. « Pour cela, avoue Hatem, il me fallait travailler le mouvement et lui donner sa propre identité. Les danseuses méditerranéennes doivent se rendre à l’évidence qu’elles ont leur propre sensibilité et qu’elles doivent l’adapter aux courbures de leurs corps et à leur morphologie. » Et de poursuivre : « Au Liban, on est encore décalé par rapport à l’évolution de la danse. Il y a tant de choses à faire pour y remédier. Et je suis sûre qu’on y parviendra. » Nostalgie mais volonté d’aller de l’avant chez Hatem et chaos suivi d’un désir de reconstruction chez Massabki : deux sujets dissociés dans la démarche esthétique, mais tellement semblables dans le fondement et l’approche morale. Colette KHALAF
Elles présentent toutes les deux un programme de danse contemporaine dans le cadre du festival « Autumn Dance » organisé au théâtre al-Madina. Dans leurs chorégraphies respectives, Alice Massabki, directrice de l’école Art and Movement, et sa fille Caroline Hatem abordent cet art d’une manière différente et prouvent que ce domaine est encore à explorer.
C’est à 21h15 que la...