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Arche de Zoé : vive tension entre Paris et N’Djamena sur le lieu du procès

Le ton est monté hier entre N’Djamena et Paris, la volonté affichée du président français Nicolas Sarkozy de récupérer les membres de l’Arche de Zoé incarcérés pour « enlèvements de mineurs » au Tchad ayant provoqué la colère de N’Djamena, décidé à ne pas se dessaisir du dossier. Le président Sarkozy a affirmé hier matin qu’il irait « chercher tous ceux qui restent, quoi qu’ils aient fait », au Tchad, où sont encore détenus notamment six bénévoles français de l’association l’Arche de Zoé, accusés d’avoir voulu emmener du Tchad en France 103 enfants. « Ce n’est pas le président Sarkozy qui décidera », a immédiatement réagi le ministre tchadien de la Justice, Albert Pahimi Padacké, jugeant sa déclaration « inopportune ». Le président tchadien, Idriss Deby Itno, a enfoncé le clou en fin de journée : « Il ne me semble pas nécessaire (...) que ces membres de l’ONG soient expatriés ailleurs pour faire la justice. La justice se fera ici au Tchad », a-t-il déclaré à des journalistes. « Il n’est pas question pour le moment que les juridictions tchadiennes se dessaisissent du dossier. Au contraire, les juridictions tchadiennes vont aller jusqu’au fond », a-t-il ajouté, soulignant que son opinion nationale était « très sensible à cette question ». « Il ne s’agit pas de se mettre d’accord ou de ne pas se mettre d’accord. Il s’agit simplement de respecter la souveraineté d’un État, la justice d’un État », a insisté le président tchadien. Dans une « mise au point » aux déclarations du président français, l’avocat de l’État tchadien a jugé « impossible qu’il y ait une extradition quand on lit la convention (judiciaire de 1976) qui lie le Tchad à la France ». « Un des articles de la convention, l’article 49-C, indique que “l’extradition est refusée quand une infraction est commise en tout ou en partie sur le territoire de l’État requis”, en l’espèce le Tchad », a-t-il expliqué, invitant « les autorités françaises à une bonne lecture de l’article 49 ». Enfin, dans une interview à un quotidien français, le ministre tchadien de l’Intérieur, Ahmat Mahamat Bachir, avait estimé qu’« un procès en France constituerait une insulte pour le peuple tchadien ». « Quand nos délinquants se font arrêter chez vous, ils ne sont pas amenés ici », avait-il ajouté. « Les faits ont été commis au Tchad. C’est pourquoi ces bandits doivent être jugés et condamnés .»
Le ton est monté hier entre N’Djamena et Paris, la volonté affichée du président français Nicolas Sarkozy de récupérer les membres de l’Arche de Zoé incarcérés pour « enlèvements de mineurs » au Tchad ayant provoqué la colère de N’Djamena, décidé à ne pas se dessaisir du dossier.
Le président Sarkozy a affirmé hier matin qu’il irait « chercher tous ceux qui restent,...