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RÉTROSPECTIVE « Les années folles 1919-1929 », ou la modernité des années 20

Cheveux courts, silhouette élancée en robe tubulaire pour danser toute la nuit ou confortable ensemble de maille le jour : la mode des « années folles » (1919-1929), d’une étonnante modernité, témoigne de l’émancipation des femmes et de l’émergence d’un nouveau style de vie. Elle fait l’objet, depuis samedi 20 octobre, d’une exposition au musée Galliera à Paris qui montre combien la période voit se libérer le corps des femmes et naître de nouveaux canons de la beauté. L’exposition (170 modèles et 200 accessoires) veut sortir de « l’image d’Épinal » de la mode des années 20 (robe droite, chapeau cloche, sautoir, coupe au carré) et mettre en avant sa « modernité », souligne sa commissaire Sophie Grossiord. Après la Première Guerre mondiale, comme pour rattraper le temps perdu, les années 20 s’amusent avec frénésie, au rythme du jazz et du charleston, applaudissent Josephine Baker et sa Revue Nègre, découvrent la vitesse et le monde grâce à l’automobile et l’avion, aiment les activités de plein air pratiquées par des femmes qui n’ont plus peur d’avoir le teint hâlé. Figure emblématique, la « garçonne » porte des tenues et des accessoires masculins (chapeau melon, cravate, monocle...) le jour et des vêtements ultraféminins la nuit. Une vitrine est consacrée à cette femme jeune, à la silhouette androgyne et aux mœurs libres qui préfigure la femme moderne. L’exposition met en lumière le contraste entre la garde-robe du soir et de la nuit, tout en lamés et broderies précieuses, et celle du jour, plus sobre et influencée par le vestiaire masculin. Dès son arrivée, le visiteur est plongé dans l’atmosphère des dancings de Pigalle, de Montmartre ou de Montparnasse. Les « robes à danser », droites et sans manches, en tulle ou crêpe de soie brodés de strass et de perles, comportent des panneaux qui permettent le mouvement, comme cette robe de 1923 signée Lenief, baptisée « Ouvert la nuit », du nom d’un roman de Paul Morand paru en 1922. L’exposition présente d’autres robes signées Paul Poiret, Jacques Doucet, Jean Patou, Lucien Lelong... Les soirées mondaines ou de gala imposent une élégance plus luxueuse. On pourra notamment admirer le manteau « Sigurd » dessiné par Jeanne Lanvin en 1927, en taffetas de soie brodé de paillettes et de fils métalliques, et des accessoires comme des chaussures-bijoux aux talons strassés, des diadèmes, éventails, sautoirs et pochettes. L’élégante des « années folles » adopte une tenue habillée dès la fin de l’après-midi. À partir de 1924, elle peut porter une petite robe noire créée par Coco Chanel. Le jour, « les ensembles en maille (sweater et jupe) deviennent la base de la garde-robe alors que jusque dans les années 10, la maille était plutôt réservée au sport », explique Mme Grossiord. « On les porte jusque vers 4-5h du soir ». Elle souligne « le rôle majeur de Coco Chanel qui, pendant la guerre de 14, commence à exploiter le jersey ». Confort et sobriété sont les maîtres mots de ce vestiaire conçu pour des femmes actives qui pourront voyager lovées dans un manteau baptisé « 100 à l’heure » et porter des chandails similaires à ceux des hommes. L’exposition montre la variété des sources d’inspiration des couturiers. La découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922 donne par exemple naissance à des motifs de lotus ou de hiéroglyphes tandis que Paul Poiret taille une veste dans une nappe russe rapportée de voyage. Dans le cadre de cette exposition, d’autres manifestations (expositions, courts et longs-métrages) sont prévues, notamment au musée Baccarat et au musée d’Orsay. (« Les années folles 1919-1929 » - musée Galliera - jusqu’au 29 février 2008). Dominique SCHROEDER
Cheveux courts, silhouette élancée en robe tubulaire pour danser toute la nuit ou confortable ensemble de maille le jour : la mode des « années folles » (1919-1929), d’une étonnante modernité, témoigne de l’émancipation des femmes et de l’émergence d’un nouveau style de vie.
Elle fait l’objet, depuis samedi 20 octobre, d’une exposition au musée Galliera à...