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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - L’Orchestre symphonique national sera sous sa férule ce soir à l’église Saint-Joseph (USJ) Rien que du Dvorak pour maestro Yann Stvan

Un nom aux sonorités parfaitement tchèques. Yann Stvan dirige aujourd’hui, pour la première fois, l’Orchestre symphonique national. Rien que du Dvorak, à l’occasion de la journée nationale tchèque (28 octobre), même si le maestro a quelques jours de retard pour un concert marquant l’anniversaire d’un pays ami. Première visite de Stvan, très enthousiaste d’ailleurs, du pays du Cèdre, malgré un centre-ville assiégé où les musiciens répètent en toute docilité et zèle sous sa férule. Une stature de GI américain, mais aux traits typiquement slaves, à quarante-neuf ans, l’homme avoue en toute simplicité craquer encore et toujours pour la musique… De Bach à Beethoven, en passant par Dvorak et Brahms. Mais aussi Stravinsky, Chostakovitch et Prokofiev. Sans oublier sa passion pour l’opéra. Par conséquent, pour lui, on cite volontiers Verdi, Puccini et Moussorgsky. « Oui, j’aime la cuisine libanaise, oui, j’aime aussi la musique arabe » (rire complice pour souligner son intérêt pour les répétitions de l’orchestre arabe qui bat la mesure au premier étage du conservatoire de Zokak el-Blat), dit-il en toute volubilité, en parlant un anglais marqué par l’accent tchèque. Et de poursuivre : « Tout comme Naples, Beyrouth a cet aspect méditerranéen que j’affectionne beaucoup : c’est chaleureux, c’est exubérant, c’est vivant ! Comment j’ai entamé ma carrière ? Ma formation au départ était pour l’orgue. D’où ma passion pour Bach. Pas seulement les toccatas, mais aussi les fugues et les préludes… J’ai tâté du trombone en bon professionnel avant de me décider pour la direction d’orchestre. Cela s’est passé à Prague, où j’ai fréquenté l’Académie de musique. J’ai donné de nombreux concerts après mon premier Othello de Verdi pour l’art lyrique. Pour Beyrouth, nous avons concocté un programme exclusivement tchèque où, entre les Danses slaves et la Symphonie du Nouveau-Monde d’Anton Dvorak, résonne toute l’inspiration de notre petit pays si riche de grands compositeurs tels Smetana, Janacek et Martinu… J’ai gravé aussi des CD incluant des œuvres de Janacek, Hindemith et Martinu avec l’Orchestre symphonique de Radio Prague… » Polyglotte, Yann Stvan parle en tout bonheur l’anglais, l’allemand, le russe, l’espagnol et le tchèque bien entendu, avec une préférence pour l’italien, langue par excellence de la musique car, fait-il remarquer, toutes les annotations sur les partitions sont dans la langue de Dante Alighieri… « J’aimerais aussi apprendre quelques phrases en arabe, juste pour me débrouiller au quotidien, dans l’usuel. Je trouve la musicalité de la langue arabe belle et riche. Comment dites-vous par exemple merci pour ce café qu’on nous sert ? Choukran ? C’est bien ça, choukran ? Voilà un rêve qui se réalise que d’être au Liban. Ma femme m’accompagne pour ce voyage où Baalbeck, Byblos et Beyrouth sont des étapes très attendues pour nous. Non, je n’ai aucune crainte d’être ici. Je suis musicien. Je sens les gens ou je ne les sens pas ! Et je sens les Libanais… J’aime ici, rien de plus, rien de moins… » Les mélomanes seront ravis d’applaudir Yann Stvan, qui manifeste d’emblée tant de sympathie, d’amitié et d’enthousiasme pour le pays du Cèdre. Avec lui, on pourra ouvrir les yeux peut-être sur un nouveau monde et c’est Dvorak qui en montrera le chemin… Edgar DAVIDIAN
Un nom aux sonorités parfaitement tchèques. Yann Stvan dirige aujourd’hui, pour la première fois, l’Orchestre symphonique national. Rien que du Dvorak, à l’occasion de la journée nationale tchèque (28 octobre), même si le maestro a quelques jours de retard pour un concert marquant l’anniversaire d’un pays ami. Première visite de Stvan, très enthousiaste d’ailleurs,...