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Actualités - CHRONOLOGIE

Malgré des déclarations provocantes, le président russe envoie quelques signes d’apaisement Poutine compare la dispute sur le bouclier antimissile à la crise des missiles de Cuba de 1962

Le président russe, Vladimir Poutine, a comparé, lors du sommet UE-Russie à Mafra (Portugal), hier, la dispute entre Moscou et Washington sur le bouclier antimissile à la crise des missiles de Cuba en 1962, tout en assurant toutefois qu’elle ne pouvait pas se répéter car Russie et États-Unis n’étaient « plus ennemis, mais partenaires ». M. Poutine a également envoyé des gestes d’apaisement sur plusieurs sujets de friction, comme l’observation par l’OSCE des élections russes ou l’embargo sur la viande polonaise. À l’issue de ce sommet de quelques heures, le président Vladimir Poutine a évité la confrontation avec les Européens, soulignant l’importance des relations commerciales et se montrant même modéré dans la critique du projet de bouclier antimissile américain. S’il a comparé la dispute actuelle à la crise des missiles de Cuba de 1962 sur le plan « technologique », il a aussi estimé qu’elle ne pouvait plus se répéter aujourd’hui car les États-Unis « ne sont plus nos ennemis mais nos partenaires » et qu’il était « ami » avec le président George Bush. « Des agissements analogues de l’Union soviétique qui avait déployé des missiles à Cuba avaient provoqué la crise de Cuba. Pour nous la situation est pareille d’un point de vue technologique », a déclaré le président russe à l’issue du sommet UE-Russie. En octobre 1962, la crise de Cuba avait opposé les États-Unis et l’URSS au sujet de missiles nucléaires soviétiques pointés sur le territoire américain depuis l’île de Cuba, plaçant le monde au bord de la guerre nucléaire. Aujourd’hui, a ajouté M. Poutine, « il n’y a heureusement aucune crise de Cuba », parce que « les relations entre la Russie et les USA et l’Europe ont changé de manière radicale ». De leur côté, les États-Unis ont rejeté hier comme inappropriée la comparaison faite par le président russe. Par ailleurs, alors que Moscou avait critiqué les motivations « politiques » de l’OSCE dont la Russie fait pourtant partie, le président Poutine a assuré au Premier ministre portugais José Socrates, hôte de ce sommet, qu’il acceptait que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe observe les législatives du 2 décembre. Ce scrutin s’annonce délicat pour le respect des normes démocratiques : l’opposition au président Poutine a peu accès aux médias et il dirige lui-même la liste du parti favori, Russie unie. M. Poutine lui-même n’a rien dit, mais un porte-parole du Kremlin a confirmé que les observateurs seraient invités « juste après l’expiration du délai d’enregistrement des partis politiques », à la fin du mois. L’OSCE n’a cependant pas encore reçu d’invitation et leur arrivée pourrait être plus tardive. Selon des sources de la Commission européenne, Moscou a aussi fait une petite concession, « encore insuffisante », cette semaine pour lever un des deux grands obstacles à l’adhésion de la Russie à l’OMC, soit la volonté des Russes de relever leurs taxes d’importation sur le bois brut européen. Un pas a aussi été fait pour lever l’embargo russe sur la viande polonaise, qui fait que Varsovie bloque depuis un an l’ouverture de négociations sur un nouvel accord de partenariat UE-Russie. Alors que Moscou critique les normes phytosanitaires polonaises, Varsovie a accepté – apparemment juste après les législatives qui ont vu la victoire du parti libéral pro-européen de Donald Tusk – d’accueillir des inspecteurs russes dans ses entreprises de transformation de viande, selon le Kremlin et la Commission. Sans mentionner le changement de gouvernement en Pologne, M. Poutine a espéré que les négociations sur l’accord de partenariat démarreraient « bientôt » – peut-être lors du prochain sommet UE-Russie selon la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner. M. Poutine a précisé que ce sommet se tiendrait début juin 2008 en Sibérie à Khanty-Mansiisk, une région « très dynamique » en raison de ses ressources en hydrocarbures. Interrogé sur son avenir politique après la présidentielle russe de mars prochain, M. Poutine a confirmé que le sommet d’hier était son dernier en tant que président. Face aux spéculations sur son envie de devenir Premier ministre ou de rester autrement au pouvoir, il a assuré n’avoir encore rien décidé.
Le président russe, Vladimir Poutine, a comparé, lors du sommet UE-Russie à Mafra (Portugal), hier, la dispute entre Moscou et Washington sur le bouclier antimissile à la crise des missiles de Cuba en 1962, tout en assurant toutefois qu’elle ne pouvait pas se répéter car Russie et États-Unis n’étaient « plus ennemis, mais partenaires ». M. Poutine a également envoyé des...