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Cyclisme - Les autorités s’unissent pour combattre le dopage Le passeport sanguin rassemble

Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, a réussi un joli coup lundi et mardi en réunissant toutes les parties du cyclisme, sport dont la vive crise du dopage ne fait que s’intensifier depuis dix ans. Deux jours de débats ont abouti à la création d’un passeport sanguin auquel seront soumis tous les coureurs du Tour de France 2008. Il s’agit d’un joli coup parce que depuis dix ans et l’affaire Festina, c’est la première fois que le cyclisme travaille ensemble, que les autorités dirigeantes – Union cycliste internationale (UCI) et Agence mondiale antidopage (AMA) – acceptent d’élaborer un projet commun aux coureurs, directeurs sportifs, équipes, sponsors et organisateurs. Comme l’ont rappelé certains des orateurs, ce sport est « en danger de mort » et il était temps d’engager un discours unitaire. Par le biais du passeport sanguin, ce discours a été tenu. « Le projet du passeport sanguin est un projet bénéfique à tout le cyclisme, assure le président de l’UCI, Pat McQuaid. Il sera initié pour les courses de prestige et concernera d’abord de 500 à 800 coureurs. Il y a une volonté politique d’éviter que des coureurs douteux prennent dorénavant le départ d’une grande course. » « Accepté par tous » Sans le citer, le propos de McQuaid rappelle l’affaire Rasmussen du dernier Tour de France, et il est bien évident que les six prises de sang nécessaires à ce passeport biologique permettent de débusquer les tricheurs et ceux ayant tenté d’échapper aux contrôles. « Le cyclisme sort d’un désastre de deux ans », affirme le président de l’AMA Dick Pound, mais de ce désastre sort un projet d’avenir. « Le passeport sanguin est accepté par tous et il est utile désormais de s’entendre sur le volet des sanctions. Une commission médicale indépendante va être créée pour analyser tous les résultats et son avis aboutira à une décision qui pourrait être d’ordre disciplinaire ou simplement un décret de “no start” pour un coureur. » Dick Pound rappelle que ces deux jours de débats ont permis de décider de la mise en place du passeport sanguin et d’une grande partie de son financement. « Le système des chaperons accompagnant les coureurs devant être contrôlés après leur arrivée sera généralisé. Un logiciel sera désormais utilisé pour faciliter la localisation des coureurs devant subir des contrôles inopinés », a-t-il dit. « Il y a une volonté générale de travailler », insiste Patrice Clerc, président d’ASO, et il n’était pas évident d’y parvenir il y a deux mois. « Le passeport sanguin est un préalable indispensable pour sortir d’un été 2007 catastrophique, et je ne parle pas seulement de ce qui s’est passé dans le Tour de France mais aussi des problèmes rencontrés par l’UCI pendant les récents championnats du monde. » « Sanctions individuelles et collectives » « Il faut que nous parvenions à offrir aux coureurs le droit de courir sans suspicion. Ce passeport sanguin est un moyen de le faire », a-t-il ajouté. À ses côtés, Christophe Blanchard-Dignac, le président de la Française des Jeux, a exprimé son soulagement avec une pointe d’ironie. « La Française des Jeux est depuis longtemps un sponsor engagé contre le dopage et il était temps d’agir. Bientôt il pourrait ne plus y avoir de sponsors ou plutôt, le cyclisme aura les sponsors qu’il mérite », a-t-il dit. « Le passeport sanguin doit aboutir à des sanctions individuelles et collectives, et si des sponsors traînent des pieds pour financer ce passeport, je me dis qu’il leur sera facile de payer quand des membres de leurs équipes ont les moyens de s’acheter des produits dopants. » La volonté d’éviter au cyclisme une mort rapide est évidente. Celle d’accentuer la protection du Tour de France, l’épreuve la plus prestigieuse, l’est tout autant. « Je ne veux plus que le Tour vive ce qu’il a vécu en 2006 et 2007 », assure Pat McQuaid, dont la fédération est pourtant en guerre avec les organisateurs depuis trois ans. « Tous les coureurs présents au départ de la première étape en 2008 devront avoir accepté le passeport sanguin », prévient-il. Dans ce contexte, la présentation du parcours du Tour 2008, dans deux jours au palais des Congrès de Paris, devrait donc être plus calme que prévu.
Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, a réussi un joli coup lundi et mardi en réunissant toutes les parties du cyclisme, sport dont la vive crise du dopage ne fait que s’intensifier depuis dix ans.
Deux jours de débats ont abouti à la création d’un passeport sanguin auquel seront soumis tous les coureurs du Tour de France 2008.
Il s’agit d’un joli coup...