Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINIONS

Les réactions à l‘émission « Liban, pays des esclaves »

Une lettre de Caritas Liban Le Centre des migrants de Caritas Liban (CMCL) nous a fait parvenir une copie de la lettre qu’il a adressée au journal Le Monde et à la chaîne France 2 à la suite du reportage de Dominique Torrès. En voici le texte : « Le Centre des migrants de Caritas Liban (CMCL) présente ses compliments au journal Le Monde et le remercie pour les efforts déployés afin de sensibiliser à la problématique de la traite des êtres humains, spécialement au Liban. « Cependant, et dans un souci de transmettre des renseignements exacts à vos téléspectateurs, nous venons par la présente rectifier une information évoquée dans un article du reporter Dominique Torrès, paru dans Le Monde en date du 10 octobre 2007. Le sondage mentionné fut mené par notre organisation en l’an 2005 et non en 2007, et ses résultats ont été publiés dans le rapport de l’atelier de sensibilisation sur la situation des femmes migrantes travailleuses domestiques au Liban. Cet atelier, coorganisé par l’OIT et le CMCL, s’est déroulé du 28 au 30 novembre 2005 et y ont pris part plusieurs entités gouvernementales libanaises et organisations impliquées, dont les ministères du Travail, de la Justice, des Affaires sociales et de l’Intérieur, ainsi que la Sûreté générale et d’autres organisations internationales telles que l’OHCHR et Unifem, le syndicat des agences de recrutement, les ambassades de pays d’origine et des ONG. Najla CHAHDA, directrice Ingénieur Kamal SIOUFI, président Centre des Migrants – Caritas Liban Le « merci » de Nicole Dagher Khairallah Je vous remercie infiniment d’avoir publié ma lettre. Je suis revenue « chez moi » non pas par l’Orient-Express, mais plus vite encore par L’Orient-Le Jour (voir L’Orient-Le Jour du mardi 23 octobre 2007). J’ai reçu plusieurs appels du Liban depuis ce matin et j’en suis très touchée. Par ailleurs, j’ai également été contactée en France par certains destinataires de ma lettre pour rendez-vous. Je sais également que Mme Torrès reste sans remord aucun... Merci encore de m’avoir publiée. Je reste malgré tout « midinette » et juste pour vous faire sourire, mes parents et amis en France vont certainement piller les kiosques qui vendent cette passerelle qu’est votre journal. Merci surtout de rester ce « veilleur » sur le Liban et la liberté d’expression. Nicole DAGHER KHAIRALLAH Sombre réalité Arrêtons de nous autovictimiser et confrontons notre réalité, aussi sombre soit-elle. Il me semble que nous sommes plus soucieux de notre image que de la gravité du problème. Notre définition de la maltraitance ne correspond absolument pas aux normes des droits de l’homme. Comment appelleriez-vous ces pratiques très communes au Liban : confiscation des passeports, privation des jours de vacances, enfermement, interdiction de toute vie privée ? Si ces femmes reviennent travailler au Liban, ce n’est pas parce que les conditions de travail sont idéales, mais c’est parce qu’elles sont dans l’urgence de nourrir leurs proches. En définitive, je vous laisse admirer le spectacle du dimanche dans les restaurants où les employées courent après les enfants en tenue de travail tandis que les employeurs se goinfrent. Georges HOBEIKA La bonne méthode ? J’espère que Mme Torrès a bien noté que dans toutes les réactions qu’elle a reçues, tout le monde condamne les maltraitances, tout le monde en est conscient et j’espère aussi qu’elle a bien noté que dans les familles où ces filles sont bien traitées, elles le sont avec beaucoup plus d’humanisme, plus de chaleur humaine et moins de froideur que dans les pays où les lois sont plus équitables qu’au Liban. Il est certain qu’il y a du boulot à faire dans ce petit pays qui croule sous les problèmes, et pas seulement dans ce domaine-là, mais est-ce une bonne méthode pour faire avancer les choses que de généraliser et de choquer comme ça ? Le titre du reportage n’est que de la provocation, et si personne ne s’est plaint suite au reportage sur l’esclavagisme en France, c’est parce que Mme Torrés n’a sûrement pas mis comme titre « La France pays des esclaves » ! MC ZAATAR MAUDUIT La médaille et son revers Mme Torrès a raison de pointer les abus dont sont victimes les employées de maison, car ils existent bel et bien. Nous avons tous entendu les histoires concernant la désespérée qui se jette du 9e étage, ou bien celle qui a passé la guerre de 2006 cloîtrée derrière des portes fermées à clé, alors que ses employeurs avaient sereinement quitté le pays, ou encore celle qui doit obligatoirement jeûner durant le mois du ramadan. La liste est longue. Mais le revers de la médaille existe. Il y a ainsi celle qui apprend à parler deux ou même trois langues, à manier l’ordinateur, à cuisiner et à coudre, à s’occuper des enfants, à vivre au sein d’une famille respectable, sociable, humaine. Celles-là sont promises à un meilleur avenir, quand elles auront la possibilité de passer de la servitude à la création de leur propre emploi, de retour à leur pays. Nous oublions parfois que notre survie exige un respect du principe « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse », et que le chemin est encore long pour pouvoir enfin appeler le Liban un pays civilisé. Leila JISR MOUSSA Les autres Libanais Dominique Torrès a bien dit : « Évidemment, j’ai voulu choquer (au sens propre du terme) et je ne le nie nullement. C’est souvent la seule façon de commencer à faire bouger les choses (et cela fait trente ans que cela ne bouge pas avec la manière douce). » Voilà qui résume tout. On est tous d’accord. Et on espère qu’il y aura aussi des Dominique Torrès dans le journalisme politique car aujourd’hui, ils sortent tous d’un même moule et se réconfortent en plaçant les Libanais dans deux camps : les pro-occidentaux et les prosyriens. Ce qui est absolument faux pour la simple raison qu’il y a bien des gens qui ne sont que prolibanais. Qui n’ont jamais été les marionnettes des Syriens entre 1990 et 2005, et qui refusent toute guerre, refusent l’ingérence de tout pays voisin ou étranger. Et je dirais même plus : qui veulent signer la paix avec leurs voisins pour pouvoir politiquement éviter toute présence armée en dehors de l’armée libanaise et nous débarrasser du spectre de la guerre civile. Mais qui œuvre en ce sens aujourd’hui ? Peut-être bien personne. Qui oserait devenir la Dominique Torrès de la politique et sortir du moule ? Michel GHANEM Article paru le mercredi 24 octobre 2007
Une lettre de Caritas Liban

Le Centre des migrants de Caritas Liban (CMCL) nous a fait parvenir une copie de la lettre qu’il a adressée au journal Le Monde et à la chaîne France 2 à la suite du reportage de Dominique Torrès. En voici le texte :
« Le Centre des migrants de Caritas Liban (CMCL) présente ses compliments au journal Le Monde et le remercie pour les efforts...