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Turquie - Talabani juge impossible de livrer les chefs du PKK Trente-deux rebelles kurdes et douze soldats turcs tués lors de durs combats dans le sud-est du pays

Trente-deux rebelles kurdes et douze soldats turcs ont été tués lors de combats près de la frontière irakienne hier, une des journées les plus meurtrières dans la campagne séparatiste qui dure depuis vingt-trois ans dans le sud-est de la Turquie. L’attaque menée par des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis) a eu lieu quatre jours seulement après le feu vert du Parlement turc autorisant, si nécessaire, des incursions militaires en Irak, base arrière des séparatistes. Un porte-parole du PKK à Erbil, dans le Kurdistan irakien, a affirmé qu’un groupe de soldats turcs avait été capturé au cours des combats. Mais cette information a été démentie par le ministre turc de la Défense, Vecdi Gnül. « Il n’y a pas d’otages », a-t-il déclaré lors d’une visite à Kiev. De son côté, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé une réunion de hauts responsables civils et militaires en soirée à Ankara sous la direction du président Abdullah Gül, pour discuter de la riposte à l’attaque du PKK. « En ce qui concerne l’opération transfrontalière, nous prendrons toutes les mesures nécessaires dans le cadre de l’autorisation » donnée par le Parlement, a déclaré M. Erdogan. Il a néanmoins laissé entendre que la réaction d’Ankara ne serait pas précipitée, assurant : « Nous agirons l’esprit calme. » Le ministre turc de la Défense a fait une déclaration similaire. « Nous avons des projets pour traverser la frontière », mais une incursion « n’est pas prévue de façon urgente », a déclaré M. Gnül, qui venait de s’entretenir à Kiev avec son homologue américain Robert Gates. « Tant que l’Irak aidera les terroristes, il sera de notre droit de les éliminer », a déclaré pour sa part le président Gül dans sa ville natale de Kayseri. Les combats ont été déclenchés par l’attaque d’un important groupe de séparatistes contre une patrouille dans les premières heures de dimanche, a indiqué l’état-major dans un communiqué publié sur son site Internet. Les affrontements ont continué dans l’après-midi, l’armée « poursuivant les terroristes » avec le soutien d’hélicoptères de combat et l’artillerie lourde pilonnant « 63 cibles en coordination avec les mouvements de troupes », précise le communiqué. La Turquie estime que quelque 3 500 hommes armés du PKK sont basés dans le nord de l’Irak – région contrôlée par une administration autonome kurde qu’Ankara accuse de soutenir les rebelles – où ils s’approvisionnent en armes pour lancer des attaques en territoire turc. À Bagdad, le Parlement irakien a voté hier une motion condamnant la menace militaire turque, tout en exigeant le départ du PKK de l’Irak et en appelant le gouvernement à prendre « les mesures appropriées ». En outre, le gouvernement irakien a annoncé qu’il prenait d’importantes mesures pour mettre fin à ce qu’il appelle les « actes terroristes » des séparatistes kurdes qui utilisent les montagnes du nord de l’Irak comme base arrière. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a ainsi mené des consultations d’urgence avec de hauts responsables de la sécurité qui ont discuté de « la situation le long de la frontière irako-turque et ont pris d’importantes mesures concernant les activités du PKK, que le gouvernement considère comme des actes terroristes », ont déclaré des collaborateurs de Maliki, sans détailler les mesures en question. À Erbil, le président irakien Jalal Talabani a jugé impossible de livrer à la Turquie les chefs du PKK retranchés dans les montagnes, comme l’a demandé Ankara. « Malgré sa puissance, l’armée turque ne peut pas les annihiler ou les arrêter. Alors comment pourrions-nous les arrêter et les livrer à la Turquie ? » a déclaré M. Talabani. Il a toutefois exhorté le groupe rebelle à renoncer à lancer des opérations militaires contre la Turquie à partir du nord de l’Irak, propres à provoquer des ripostes turques. Massoud Barzani a averti que les Kurdes irakiens défendraient leur territoire « contre toute attaque ». Il a également souligné que « si les Turcs proposent une solution politique acceptable et que le PKK refuse, alors nous considérerons le PKK comme une organisation terroriste ». Enfin, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a estimé qu’« il n’y a pas de solution militaire » à ce conflit. Enfin, le président américain George W. Bush a déclaré inacceptables les attaques du PKK en Turquie, et ajouté que ces actions devaient cesser immédiatement.
Trente-deux rebelles kurdes et douze soldats turcs ont été tués lors de combats près de la frontière irakienne hier, une des journées les plus meurtrières dans la campagne séparatiste qui dure depuis vingt-trois ans dans le sud-est de la Turquie.
L’attaque menée par des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré comme une organisation terroriste...