Conseillère influente et ambitieuse, épouse moderne, « Première dame » parfois rebelle, talon d’Achille : à presque 50 ans, Cécilia Sarkozy aura été tour à tour tout cela auprès de son époux Nicolas, élu président en mai. Grande et élégante – 1,78 m et près d’une tête de plus que Nicolas Sarkozy – brune, yeux clairs en amande, Cécilia Maria Sara Isabel Ciganer Albeniz est née le 12 novembre 1957 à Boulogne-Billancourt, dans la banlieue parisienne, d’un père russe et d’une mère espagnole. Arrière-petite-fille du compositeur et pianiste espagnol Isaac Albeniz (1860-1909), elle connaît une enfance paisible dans un quartier huppé de Paris, éduquée dans une institution religieuse avant d’entamer des études de droit. Cécilia quitte Jacques Martin, peu après la naissance de leur second enfant, pour rejoindre Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly qui les avait mariés. Elle prend dès lors une grande part à la carrière de Nicolas Sarkozy, collaboratrice à l’Assemblée alors qu’il vient d’être élu député en 1988, directrice de cabinet plus tard. Ils surmontent à deux les vicissitudes de la vie politique, notamment après avoir délaissé Jacques Chirac lors de la présidentielle de 1995 au profit de son rival de droite Édouard Balladur. Tous deux assument ce « choix de vie ». « La politique est tellement violente, qu’à deux, c’est mieux », disait-elle. Mariés en octobre 1996, ils deviennent un couple star, ouvrant à la presse, notamment people, les portes de leur vie privée d’une façon rarement vue en France. Ils seront par exemple photographiés par l’hebdomadaire Paris Match, posant à la manière des Kennedy, avec Louis sous le bureau de son père, alors ministre de l’Intérieur. Tout au long de la campagne présidentielle, elle reste en retrait, n’assistant pas aux meetings de son mari. Elle ne réapparaît en public que le jour du premier tour, venant voter avec ses filles et Nicolas Sarkozy. Invisible entre les deux tours, elle ne vient pas voter le jour du second. On ne la revoit qu’au soir de la victoire, le 6 mai, l’air fragile, un peu perdue aux côtés du président élu qui s’adresse à ses partisans en liesse place de la Concorde à Paris.