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Un peu plus de... Les légendes vivantes

J’aurais donné n’importe quoi pour être à Hawaï et acclamer Elvis. Pareil pour les Fab Four. Je me serais jetée sur le tarmac de l’aéroport de Beyrouth en hurlant le nom de John Lennon lors de l’escale des Beatles, j’aurais pris un billet d’avion pour vivre Woodstock, j’aurais dansé avec Janis Joplin et Jimmy Hendrix et je n’aurais pas raté Gainsbourg en 1989 au Zénith parce que je n’avais que 15 ans. On ne m’y reprendra plus. C’est que des légendes vivantes, il n’y en a presque plus. Il ne reste plus grand monde. Ce n’est pas Lorie qui va me faire sortir de mon lit, franchement… Bob Dylan, si par contre. Je me jetterai sur la vendeuse de billets, j’achèterai les meilleures places et j’arborerai un tee-shirt à son effigie, comme une fan que je suis (en plus, c’est à la mode). Parce que Bob Dylan, c’est quand même une des dernières grandes légendes rock vivantes. Non ? Il reste qui, sinon ? Mick Jagger ? Stevie Wonder ? Et encore ce n’est pas du rock. Mais de cette époque-là… il ne reste plus que lui, le grand Bob. L’homme aux 600 chansons, aux 44 albums, aux 50 années de carrière est un des artistes les plus talentueux de sa génération, un « songwriter » hors pair qui aura marqué l’histoire du XXe siècle. Parce que Dylan ne fait pas seulement partie de l’histoire musicale, mais il est de ces hommes qui font l’histoire, avec un grand H. Son personnage est à jamais lié à ses prises de position pacifistes contre la guerre du Vietnam, à ses engagements sociaux, comme la dénonciation en 1963 des inégalités civiques que subit la population noire. C’est un contestataire, un défenseur des droits civiques, un chic type. Bob Dylan est une légende vivante, un mythe, une icône qui a écrit tant de succès – repris tellement par les autres, qu’on ne pourrait les compter. Après un passage à vide dans ces années 80, beaucoup trop Bling Bling pour lui, Dylan revit une seconde jeunesse. À plus de soixante ans, il sort aujourd’hui son ultime compilation (voir plus haut) et a fait un carton l’année dernière avec l’excellent Modern Time… 2007 sera donc l’année Dylan. Le 5 décembre prochain, un film intitulé Dylan sortira en salles. Assez rare pour un biopic que d’être réalisé du vivant d’un artiste. On y retrouvera Christian Bale, Heath Ledger, Charlotte Gainsbourg, Cate Blanchett, Richard Gere, tous dans le rôle du chanteur. Un concept que le chanteur doit sûrement apprécier. Lui, pourtant si discret, a été également le sujet d’un film documentaire signé Martin Scorcese (No Direction Home). C’est pas si mal pour quelqu’un dont on ne connaît presque rien de la vie. Ce que l’on sait de Dylan, c’est que son style musical, c’est du Dylan. Rock, folk, country, blues ou jazz, le chanteur, âgé de 67 ans, est toujours là où il faut. Après les attentats du 11-Septembre ou à la suite du désastre causé par l’ouragan Katrina. Qu’il fut imbibé comme souvent ou dans une phase chrétienne, dans un moment rock ou révolté, Dylan a écrit quelques-uns des textes les plus sublimes de l’histoire de la chanson. Blowin’ in the Wind, Like a Rolling Stone, Knockin’ on Heaven’s Door et tant d’autres. Un monument à lui tout seul qui, pour la première fois en 50 ans, a accepté qu’on remixe un des ses morceaux, Most Likely you Go your Way. Il est disponible sur Dylan, 18 titres ou plus. Allez Bob, vient chanter chez nous, on a besoin de toi. Comme eux ont eu besoin de toi en 63, quand tu a chanté Only a Pawn in Their a Game, après que l’immense Martin Luther King eut prononcé « I have a dream ». Je donnerais n’importe quoi pour m’asseoir place des Martyrs et écouter Dylan chanter. Par Médéa Azouri Habib
J’aurais donné n’importe quoi pour être à Hawaï et acclamer Elvis. Pareil pour les Fab Four. Je me serais jetée sur le tarmac de l’aéroport de Beyrouth en hurlant le nom de John Lennon lors de l’escale des Beatles, j’aurais pris un billet d’avion pour vivre Woodstock, j’aurais dansé avec Janis Joplin et Jimmy Hendrix et je n’aurais pas raté Gainsbourg en 1989 au...