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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - Elle expose à la galerie « M », 67 rue des Gravilliers, Paris, jusqu’au 5 novembre Mouna Bassili Sehnaoui et l’oiseau

PARIS, de Jana TAMER Il y a dix ans, Mouna Bassili Sehnaoui s’est mise à dessiner des oiseaux. Et un concept est né, au fil des esquisses, celui de l’oiseau comme symbole ou métaphore du village planétaire, de la « tribu mondiale » dont parlait Marshall McLuhan1, dans ses migrations, ses dépassements, ses libertés. Comme symbole de la transcendance, et de la communication, qui abolit les frontières et tisse des liens impalpables mais réels entre les gens, malgré les barrières, les frontières, les restrictions, les interdits. C’est toute une philosophie qui est de notre temps comme de tous les temps. Aujourd’hui, elle donne à voir ses œuvres à la galerie « M », 67 rue des Gravilliers, à Paris, jusqu’au 5 novembre. Au départ, c’est l’omniprésence de l’oiseau dans les représentations artistiques et architecturales de l’Orient qui a intéressé Mouna Bassili Sehanoui. Le thème de l’oiseau se retrouve partout et depuis la nuit des temps sur les bas-reliefs de l’Égypte ancienne, les mosaïques du monde hellénistique, dans les tapis et les miniatures de la Perse, les icônes byzantines. Comme le dit Joseph Tarrab2 : « L’oiseau est si chargé de sens, de paraboles, d’allégories, de métaphores, d’images, qu’il est davantage un être de culture que de nature. Il porte plus de fantasmes humains que de plumes. Il est lui-même un fantasme volant, un support mobile d’infinies projections. » Mouna Bassili Sehnaoui s’est également penchée sur la symbolique de l’oiseau dans les religions de l’Orient et surtout dans le christianisme et l’islam. D’esquisse en esquisse, le projet est né, que l’artiste donne à voir aujourd’hui dans des dessins, des tapisseries, mais surtout de nombreuses huiles sur toile. Des tableaux sans cadre pour des oiseaux sans cage. Pour des oiseaux que l’artiste imagine porteurs d’un message de solidarité mondiale, de fraternité. L’artiste reste fidèle au style qui est le sien, influencé par un héritage moyen-oriental qui reflète les aplats de couleurs présents dans les icônes byzantines ainsi que dans les miniatures persanes. Dans les icônes comme dans les miniatures, pas de représentation en perspective, en accord avec la vision du monde que l’on se faisait et où la valeur et les rapports symboliques des sujets dictaient leur taille. Comme le dit Mouna Bassili Sehnaoui : « C’était la perspective du cœur, de l’émotion, plutôt que celle de la rationalité. » 1- La Galaxie Gutenberg. 2- Extrait d’un texte de Joseph Tarrab tiré du livre « Le Cinquième jour ». À paraître aux Éditions Dar el-Nahar.
PARIS, de Jana TAMER

Il y a dix ans, Mouna Bassili Sehnaoui s’est mise à dessiner des oiseaux. Et un concept est né, au fil des esquisses, celui de l’oiseau comme symbole ou métaphore du village planétaire, de la « tribu mondiale » dont parlait Marshall McLuhan1, dans ses migrations, ses dépassements, ses libertés. Comme symbole de la transcendance, et de la...