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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Le Liban, seul vainqueur Tous les hommes politiques ne font que commenter la prochaine élection présidentielle. Imités en cela par les médias qui, eux aussi, en font leur principal sujet. À cet égard, la proposition du Hezbollah réclamant un président qui protégerait la Résistance demeure un fait politique sur lequel un observateur impartial ne peut que s’arrêter. Pour, évidemment, éclaircir à cette occasion certains points essentiels. Ainsi, pourquoi les chefs chrétiens, et particulièrement ceux d’entre eux qui sont membres du 14 Mars, semblent-ils ignorer les martyrs de la résistance chrétienne tombés face aux occupations syrienne et palestinienne ? Est-il possible d’accepter des candidats présidentiels, officiels ou non, qui n’ont pas hésité, à des occasions bien précises, à nier l’importance et même l’existence de cette résistance ? Surtout après les meurtres de leaders chrétiens durant les années 2006 et 2007. Un fait incontestable est à retenir : le Liban a besoin d’un président qui respecte toute résistance. Bien entendu, il est évident que dans toute lutte politique il doit y avoir un vaincu et un vainqueur. Et le vainqueur ne peut et ne doit être que le Liban. Grâce à un président défendant un programme politique et économique bien déterminé, œuvrant pour une sorte de fédéralisme qui sauvegarde l’originalité de toutes les composantes de la nation, pour que celle-ci n’ait pas à subir une guerre désastreuse tous les dix ans. Gaby J. CHAMI Des illusions, désillusion « L’homme ne progresse pas de l’erreur vers la vérité, mais de vérités en vérités, d’une vérité moindre à une vérité plus grande », affirme Swami Vivekananda. La vérité justement, quand elle devient autre vérité, on la confond, on se confond. Quand on nous délaisse, seuls avec cette ancienne vérité, on rétorque, on réplique, on riposte avec conviction voire foi, sans se rendre compte qu’on ne dit rien, qu’on est abandonné, qu’elle n’est plus la même. Aoun, moi, je l’ai mis entre parenthèses, juste parce que je réalise avec recul qu’il m’a aliéné cette vérité que je continue à prôner aveuglément, sans raison. Néanmoins, je me reaouniserai (peut-être) le jour où : Aoun ne sera plus le candidat de Wi’am Wahhab à la présidence ; Aoun reprêchera le Syria Accountability Act ; Aoun combattra les armes illégales, comme il l’a fait en 1990 ; Aoun ne sera plus le défenseur de la cause palestinienne, mais de la cause libanaise chrétienne ; Aoun ne sera plus entouré de ces visages teintés de souvenirs amers et voilés de corruption ; Aoun prônera en effet la réconciliation – « eslah » – et non les conflits, les barrages et les sit-in ; Aoun pointera le doigt sur notre « sœur » et ses homicides ; Aoun réadoptera ses discours d’antan, ces discours « chair de poule » qui nous ont fait rêver ; Aoun nous refera vraiment sentir que nous sommes le « Chaeb Loubnan el-azim », ou peuple fabuleux et non masse manipulée, endoctrinée ; Aoun arrêtera d’amadouer les Libanais avec des mensonges qui les flattent, les consolent, leur donnent des espérances infinies ; Aoun travaillera pour les chrétiens, pour le Liban, pour nous les jeunes. Bref, je me reaouniserai le jour où Aoun se reaounisera. Laurent G. KHOURY Complainte et révolte À l’unisson, nous dénonçons la barbarie qui se manifeste à travers les attentats perpétrés contre ce peuple qui n’en peut mais. Jusqu’à quand devons-nous subir, nous Libanais innocents, les affres de ce complot qui nous vises tous, et avec nous la nation tout entière ? Au nom de quel droit arrache-t-on la vie à des citoyens innocents ? Il est temps qu’un terme soit mis à notre supplice. Ces méthodes constituent le déni de toute solution indispensable et à tous les niveaux. C’est à nos dirigeants de réagir sans tarder face au piège qui leur est tendu, en optant pour la voie du dialogue, unique clé de notre salut. Notre patience fait place à la colère. Et, ironie du sort, en les additionnant, les chiffres 14 et 8 font 22, si significatif pour nous. Ce 22 novembre 1943, proclamé date symbolique de cette indépendance, à laquelle tous les Libanais sont attachés. L’heure n’est plus aux tergiversations. Retrouvons tous, enfin réunis, l’entente nationale afin de vivre en paix, dans la dignité. Hilda DADOURIAN Pensées marginales Dans ce pays, c’est être maudit ou condamné. Une partie des gens s’indigne, se révolte et l’autre ne se sent même pas concernée. À voir autant d’attentats, les gens s’adaptent. Au premier instant, on est alarmé, on s’assure qu’aucun proche n’est touché, on remercie Dieu pour notre sécurité. Encore une difficulté qu’on a dépassée. Et chacun reprend ses activités. Le lendemain, on repasse le même film, avec les mêmes héros et le même scénario. Mais un acteur vient à manquer ; il sera plus tard remplacé par un figurant plus ou moins calé qui réussira son rôle ou bien le rater. Cela dépendra de l’actualité et des vents qui soufflent de tous les côtés. Cela m’amène à penser à l’utilité d’être député, à la raison d’être martyrisé et à qui cela pourrait profiter. Josette KORBAN Qui suis-je ? Suis-je une vague craignant le sort, Pantelante, présage de la mort, Et qui déroule pour un adieu Ses eaux dépouillées de leur bleu, Ses vieilles rides écumantes Le long des rives dormantes ? Ô flots déjà perdus, Amis des temps déçus, Parlez-moi d’un pays, De mon Liban chéri. Sami CHALHOUB Savoir s’arrêter Le secrétaire général du parti de Dieu doit savoir sans aucun doute que le Liban de l’après-Taëf est une République régie par un système politique parlementaire et non pas présidentiel. Il est donc inopportun de réclamer l’élection du chef de l’État au suffrage universel. Dans les régimes politiques parlementaires, le président est une sorte d’arbitre et de garant de la Constitution, et ne jouit nécessairement pas d’une majorité populaire. Cela dit, théoriquement il a peut-être raison de réclamer une consultation populaire concernant le président à condition que le régime politique redevienne présidentiel. Imaginons l’invraisemblable : les Libanais déchirant Taëf et acceptant le système présidentiel et le suffrage universel. Dans ce cas, la démocratie devrait fonctionner sans une milice armée. Le Liban est très loin encore du mirage démocratique en la présence d’une force qui pèse de tous ses moyens sur un électorat naïf. C’est la même logique coupée de la réalité que nous entendons concernant des législatives anticipées en l’absence d’une nouvelle loi. Il faut savoir s’arrêter. Je ne commente pas les accusations lancées contre Israël concernant les assassinats. Les manifestations de joie émanant de certaines banlieues de la capitale à l’annonce de chacun de ces meurtres traduisent, dans la meilleure (ou la pire) des hypothèses, une approbation de l’action « israélienne ». Roger BEJJANI Le Liban brûle Le Liban est immolé sur le bûcher de notre laxisme, de nos querelles de clocher, de notre refus aberrant de vouloir nous entendre, de notre aveuglement, de notre nonchalant optimisme et de notre pessimisme passif. Le Liban se réduit en cendres. Nos cœurs sont réduits en cendres. Notre chlorophylle, dernier bastion, part en fumée. Comme le dit si bien votre journal, le vert devient noir ! Réveillez-vous, secouons-nous. Faisons la chaîne pour éteindre ce feu qui nous consume et qui nous tue ! Alice TAMER NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Le Liban, seul vainqueur

Tous les hommes politiques ne font que commenter la prochaine élection présidentielle. Imités en cela par les médias qui, eux aussi, en font leur principal sujet.
À cet égard, la proposition du Hezbollah réclamant un président qui protégerait la Résistance demeure un fait politique sur lequel un observateur impartial ne peut que s’arrêter....