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VIENT DE PARAÎTRE - « In memoriam », de Linda Lê, aux premières sélections du Médicis et du Femina Vaincre la mort par les mots

«In memoriam », de Linda Lê, fait partie des premières sélections pour l’édition 2007 du Grand prix du roman de l’Académie française, du Médicis et du Femina. C’est le récit d’une relation triangulaire entre une femme écrivain suicidée et les deux frères ennemis qui se sont disputés son amour... Le narrateur qui s’exprime ici est un écrivain désorienté qui a un jour le… malheur de pouvoir rencontrer dans une librairie un écrivain dont il admire les livres. Elle s’appelle Sola. C’est une personne psychologiquement fragile, ce qui ne fait qu’accentuer la puissance de ses écrits. « Tout, chez Sola, aboutissait à un livre. » …« Chaque livre referme un cri, longtemps réprimé, et auquel doit prêter l’oreille celui qui, au-delà des intentions flagrantes, est à même de lire entre les lignes. » La relation qu’ils vont entretenir portera la marque de cet angoissant dialogue entre le désir de l’autre et l’espace littéraire de chacun. Jusqu’à ce que, lors d’un repas, Sola ne fasse la connaissance du frère du narrateur. Thomas est avocat. Il parle bien quand son frère écrit mal, ou peu. Ceux-là sont faits pour être frères ennemis et se disputer l’Aimée. Puis Sola se suicide... in memoriam. Le narrateur cherche à comprendre le départ, sans un adieu, sans une lettre, de cette amante qui l’a révélé à lui-même. Cela le tourmente au-delà de toute mesure. Et c’est avec une lucidité teintée d’humour qu’il se dépeint à travers ses tâtonnements littéraires et ses tribulations avec son frère, destiné à être son rival. Peut-être tente-t-il de vaincre la mort par les mots. Sola a laissé derrière elle quatre livres qui sont autant d’énigmes pour les deux hommes. Linda Lê possède plusieurs obsessions : la figure de l’Auteur, la Mort, la Création (ou son absence), la triangulation du désir... Ces thèmes sont tous présents dans ce roman à l’atmosphère sombre, sobre et élégante. Une écriture en deuil qui est aussi une confession où l’amour, la rivalité, la recherche obstinée de la vérité offrent des visages multiples. Comme l’écriture de Linda Lê, qui continue de « fouiller cette plaie » qu’est l’enfance et qui « n’attend qu’un fléchissement pour se rouvrir ». Morceau choisi : « Je me suis toujours défilé en excipant de mon adage selon lequel l’homme clairvoyant ne conçoit qu’une seule échappatoire : le renoncement. C’est ainsi que je me suis retrouvé végétant dans cet espace intermédiaire où de la vie je ne reçois qu’un faible écho. La diligence que mettent mes congénères à mener leur train-train me hérisse. Quel vice de ma constitution m’interdit de continuer mon petit bonhomme de chemin comme tout un chacun… » Maya GHANDOUR HERT
«In memoriam », de Linda Lê, fait partie des premières sélections pour l’édition 2007 du Grand prix du roman de l’Académie française, du Médicis et du Femina. C’est le récit d’une relation triangulaire entre une femme écrivain suicidée et les deux frères ennemis qui se sont disputés son amour...
Le narrateur qui s’exprime ici est un écrivain désorienté qui...