Rechercher
Rechercher

Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Nouveau directeur de l’Instituto Cervantes de Beyrouth Eduardo Calvo Garcia inscrit l’ouverture et la qualité à son programme

Il vient tout droit d’Algérie, où il a passé un peu plus de quatre ans entre Oran et Alger, et se dit très heureux d’être au Liban, « où j’ai expressément demandé à être muté », signale-t-il. Absolument pas découragé par la situation sécuritaire, par l’instabilité de ce pays, Eduardo Calvo Garcia, nouveau directeur de l’Instituto Cervantes de Beyrouth, semble au contraire déborder d’enthousiasme à la perspective de passer quatre ou cinq ans chez nous. « Beyrouth est une ville très agréable, affirme-t-il. La société ici est très diversifiée, très ouverte. Et puis il y a cet incroyable appétit de vie des Libanais... ». Assurément, cet ex-professeur de sociologie à l’Université de Madrid a réussi à capter, en moins de trois semaines, l’esprit libanais ! C’est donc en tenant compte de cet esprit-là, de ce mélange de goût pour la fête et d’insatiable curiosité, que le nouveau directeur envisage d’établir la programmation des activités de l’Instituto Cervantes pour les mois à venir. Avec, comme objectif premier : « Le développement de l’Instituto Cervantes de Beyrouth et son extension à tout le Liban. » « La présence au Liban-Sud du contingent de l’armée espagnole ayant réveillé la demande de langue espagnole dans cette région, nous envisageons très sérieusement l’ouverture d’un Institut Cervantès – dont le réseau couvre déjà la capitale, Kaslik et Tripoli – au Sud dans les prochains mois », indique, à titre d’exemple, le diplomate. Beyrouth avant Moscou et Casablanca Une initiative incontournable au vu de l’engouement des Libanais pour la langue espagnole. « L’Instituto Cervantes de Beyrouth est – durant les périodes de calme – parmi les trois premiers au monde en nombre d’inscrits à ses cours de langue», signale, non sans étonnement, Eduardo Calvo Garcia. « Je crois même qu’il figure en tête de liste, avant Moscou – qui est pourtant une mégapole– et Casablanca, où apprendre l’espagnol est tout à fait naturel », poursuit-il dubitatif. Sauf qu’« on ne peut pas séparer l’enseignement de la langue de la diffusion de la culture ». Et de ce point de vue, M. Calvo Garcia est « déterminé » à privilégier « la qualité à la quantité », assure-t-il. Ainsi, plutôt que d’organiser plusieurs petites performances sans réel intérêt, l’Instituto Cervantes proposera dorénavant des événements, pas spécialement grandioses, mais d’envergure du point de vue culturel. À titre d’exemple, ce diplomate féru de littérature et sciences humaines – il est également écrivain et poète – , a déjà inscrit à son calendrier de l’année à venir une table ronde philosophique qui réunira philosophes espagnols et libanais sur le thème du «Carrefour comme élément de réflexion ». Un débat pointu qui, avec quelques autres projets du même calibre, ponctuera les expositions, spectacles de danse, de musique et les projections de films qui se tiendront par cycles tout au long de l’année. Ouvert aux « préférences du public dans le choix de sa programmation », le directeur de l’Instituto Cervantes va continuer à collaborer avec ses partenaires locaux (le Conservatoire national et le Festival de danse contemporaine par exemple). Il n’envisage pas moins toute éventuelle collaboration avec les centres culturels des ambassades de l’Union européenne, tout en continuant à « privilégier les relations avec les ambassades latino-américaines au Liban, l’espace ibéro-américain représentant pour nous un espace d’avenir tout autant en matière de politique que de culture», souligne-t-il encore. La conférence que donne ce soir, à 19h, à Beyrouth (au théâtre Béryte, campus des sciences humaines de l’USJ), – en français ! – l’écrivain chilien, Jorge Edwards, va d’ailleurs dans ce sens, puisqu’elle est organisée par l’Instituto Cervantes en collaboration avec l’ambassade du Chili. Là aussi, une prestation de qualité... Zéna ZALZAL
Il vient tout droit d’Algérie, où il a passé un peu plus de quatre ans entre Oran et Alger, et se dit très heureux d’être au Liban, « où j’ai expressément demandé à être muté », signale-t-il.
Absolument pas découragé par la situation sécuritaire, par l’instabilité de ce pays, Eduardo Calvo Garcia, nouveau directeur de l’Instituto Cervantes de Beyrouth,...