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Les voisins directs dans une position difficile

Alors que la communauté internationale accroît la pression sur le pouvoir en place (Onu, UE, USA), les voisins directs de la Birmanie semblent dans une position embarrassée : discours modéré (Chine, Inde) ou lenteur dans la réaction (Asean). La Chine, proche alliée de la Birmanie, à qui elle achète notamment du gaz, avait utilisé son droit de veto en janvier dernier au Conseil de sécurité pour bloquer un projet de résolution condamnant la violation des droits de l’homme en Birmanie. Renaud Egreteau relève que « la Chine a des intérêts stratégiques évidents en Birmanie (ressources naturelles, infrastructures, partenariat militaire, accès à l’océan Indien) qui font que Pékin ne souhaite pas que le pays sombre dans l’anarchie. Mais elle a conscience que son soutien à la junte lui pèse en termes d’image internationale ». Pour Li Chenyang, expert régional à l’université de Yunnan (sud de la Chine), « faire pression sur Rangoun conduira à l’instabilité et à des affrontements entre différentes factions. Par conséquent, il vaut mieux que la Birmanie évolue lentement au gré de sa propre évolution politique », explique-t-il à l’AFP. L’Asean, après avoir été accusée de passivité, est sortie d’un long silence, exigeant que la junte birmane cesse d’utiliser la violence contre les manifestants. La réaction de l’Asean a été interprétée par les analystes comme une rupture avec le carcan rigide des décisions par consensus qui l’a bloqué pendant des décennies. Un diplomate occidental a néanmoins noté que cette évolution avait eu lieu en dehors de la région (à New York), et que le « vrai test sera de voir si les ministres de l’Asean maintiennent cette attitude positive chez eux, sous l’œil de leurs citoyens ». L’Inde, voisine et partenaire de la Birmanie, est dans une position diplomatique délicate, et semble hésiter entre son statut de plus grande démocratie au monde et ses intérêts économiques, surtout énergétiques, notent des diplomates, cités par l’AFP. Alors que les États-Unis et la France estimaient à l’unisson que « seuls la Chine et l’Inde peuvent exercer une pression sur la Birmanie pour qu’elle se démocratise », New Delhi a brillé par la discrétion de sa réaction. Le ministère indien des Affaires étrangères s’est en effet contenté d’exprimer sa « préoccupation », disant surveiller de près la situation en Birmanie et plaidant pour « la réforme politique et la réconciliation ». Des déclarations insuffisantes pour le quotidien The Times of India qui a prévenu jeudi dernier : « Nous ne sommes pas la Chine. Nous avons des valeurs démocratiques. Donc, agissez ! » C.M.
Alors que la communauté internationale accroît la pression sur le pouvoir en place (Onu, UE, USA), les voisins directs de la Birmanie semblent dans une position embarrassée : discours modéré (Chine, Inde) ou lenteur dans la réaction (Asean).
La Chine, proche alliée de la Birmanie, à qui elle achète notamment du gaz, avait utilisé son droit de veto en janvier dernier au...