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MUSIQUE - Invité au Festival de l’Île-de-France pour aujourd’hui, 29 septembre Zad Moultaka entre engagement politique et création

Après un beau succès à l’abbaye de Royaumont, agenda toujours superchargé pour Zad Moultaka dont l’activité créative semble en effervescence. Invité dans le cadre du Festival de l’Île-de-France (du 7 septembre jusqu’au 14 octobre 2007) pour la soirée du 29 septembre, le jeune compositeur franco-libanais, qui a fait les belles soirées du temple de Baalbeck et du palais de Beiteddine il y a à peine quelque temps, présente deux nouvelles œuvres, en création mondiale, dans un concept liant engagement politique et geste créateur. Avec un chœur (18 voix) chantant a cappella et environnement électroacoustique, dirigés par Joel Suhubiette, l’opus offert à l’écoute de l’auditoire au Théâtre Fil de l’eau s’intitule I have a dream. Inspiration tirée du discours de Martin Luther King. L’engagement politique dans le geste créateur (transparente ligne de conduite du compositeur, enfant de la guerre au Liban, quand on connaît son intérêt pour le Hallaj, les enfants tués dans un carnage terroriste en Russie, la poésie d’Etel Adnan, les psaumes de David) tel est le credo du concert proposé par les chœurs et les percussions de Strasbourg. Figure bien connue du Festival de l’Île-de-France, Zad Moultaka livre cette année deux œuvres en création mondiale. Écrit pour chœur et environnement électroacoustique, I had a dream revient sur le célèbre discours de Martin Luther King. Pourquoi la citation est-elle au passé ? Pour Zad Moultaka, le rêve de Martin Luther King ne s’est pas concrétisé. Aux États-Unis, les « Noirs » n’ont toujours pas les mêmes droits que les Blancs. En témoigne, selon lui, la faible mobilisation du gouvernement de George W. Bush lors de l’ouragan Katarina qui a dévasté les quartiers « noirs » de La Nouvelle-Orléans. Katarina est d’ailleurs le titre de la seconde création de Zad Moultaka, écrite cette fois pour six percussionnistes. Une fois de plus ce musicien, tenté par la diversité, les intérêts tous azimuts et le mixage des cultures, aura opposé la force et la beauté du chant et de la musique aux folies et dérives des hommes. Langage universel, secret, mais perceptible à tous les niveaux, la musique garde tous les atouts adroitement cachés dans les manches de sa mélodie orientale ou straviskinienne comme Moultaka aime bien l’enrober… Pour chargé qu’il est, il est certain que l’agenda de Zad Moultaka aura bien un moment de répit, de sollicitude et d’écoute pour le pays du Cèdre quand la cacophonie politique se sera apaisée et que s’entendre en toute civilité devient à nouveau possible. E.D.
Après un beau succès à l’abbaye de Royaumont, agenda toujours superchargé pour Zad Moultaka dont l’activité créative semble en effervescence. Invité dans le cadre du Festival de l’Île-de-France (du 7 septembre jusqu’au 14 octobre 2007) pour la soirée du 29 septembre, le jeune compositeur franco-libanais, qui a fait les belles soirées du temple de Baalbeck et du palais...