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Actualités - CHRONOLOGIE

La bande dessinée au Moyen-Orient

Le premier magazine égyptien pour enfants, al-Samir al-Saghir, est édité dès 1893. Mais il faut attendre 1940 pour voir se multiplier en Égypte les publications pour enfants, parmi lesquelles al-Katkut et Bulbul. En janvier 1952, Dar al-Maaref crée Sindibad, qui paraîtra jusqu’en 1957. Au sommaire : des récits illustrés, des jeux et des contes. Elle ouvre le marché à d’autres revues pour enfants dont la célèbre Samir (1955), qui publie alors des bandes originales arabes et des bandes étrangères traduites, essentiellement de l’américain et du français. Dans les années 1960, la BD franco-belge envahit le Moyen-Orient et l’Égypte, affaiblissant la position fragile de la BD arabe. Néanmoins, des éditeurs envisagent de nouveaux projets, qui ne verront le jour qu’aux alentours de 1965. Dans les années 1960, des productions venues du Liban, de Syrie et d’Irak font leur apparition sur le marché de la BD : en 1965, est lancée une revue libanaise pour enfants, Bissat el-Rih. Elle est suivie en 1969 de la revue syrienne pour enfants Usamah, éditée par le gouvernement, et dont la plupart des histoires sont d’inspiration socialiste. En 1970, le gouvernement irakien édite la revue pour enfants Majallaty dont la plupart des histoires sont, comme dans Usamah, de tendance socialiste. Samir, Usamah et Majallaty dominent le marché jusqu’en 1972. C’est alors qu’un éditeur libanais achète les droits de publication en arabe des D.C. Comics. Tout le monde veut lire Superman, Batman, Giant… Puis un éditeur égyptien achète les droits de Tintin pour une publication en langue arabe. Pour faire face à la concurrence de ces best-sellers, Samir, Usamah et Majallaty sont obligés de faire une plus grande place aux BD étrangères. Entre les années 1950 et 1970, plusieurs publications font leur apparition au Proche-Orient sous un nouveau format, similaire à celui du journal français satirique Charlie-Hebdo : le journal égyptien Sabah el-Khair en 1953, suivi dans les années 1960 de la revue syrienne el-Moudhik el-Mabki puis de la nouvelle formule du journal libanais el-Dabbour en 1973. Les trois magazines ont en commun un ton résolument satirique. En 1973 sont publiés les premiers comics en arabe. Tabbat Sharran, qui raconte la vie d’une tribu au Sahara, est créé par le Saoudien Mohammad el-Khnefer et édité par des revues françaises. En 1975, trois dessinateurs, Labbad (Égypte), Khnefer (Arabie saoudite) et Mutar Sawwaf (Liban) fondent la revue Tosh Fish dans un esprit proche de celui de Pilote et de Charlie-Hebdo. Plusieurs auteurs y publient chacun leur histoire. Ce journal constitue ainsi une nouveauté dans le monde de la BD arabe et son succès encourage les éditeurs à poursuivre dans cette voie. Vers 1980, la bande dessinée adulte arrive en force avec l’agence Jad, qui distribue du matériel dans des quotidiens comme an-Nahar, et dans des périodiques comme Makassed, et participe à la publication d’albums de BD tels que Carnaval, Freud, Les Mille et Une Nuits. Ces publications commencent même à faire l’objet de critiques dans la presse. Ainsi, L’Orient-Le Jour ouvre ses colonnes à Michèle Standjofski qui analyse chaque semaine les diverses productions publiées dans le monde de la BD.
Le premier magazine égyptien pour enfants, al-Samir al-Saghir, est édité dès 1893. Mais il faut attendre 1940 pour voir se multiplier en Égypte les publications pour enfants, parmi lesquelles al-Katkut et Bulbul. En janvier 1952, Dar al-Maaref crée Sindibad, qui paraîtra jusqu’en 1957. Au sommaire : des récits illustrés, des jeux et des contes. Elle ouvre le marché à...