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L’opposition, oui ; la chienlit, non Raymond NAMMOUR

La montre tourne. L’échéance approche. Les gladiateurs scrutent l’arène. Le pays retient son souffle. Une lueur d’espoir ? Oui. Couleur ? Vert olive. Origine ? Le Nord. En d’autres temps, tout blocage du système politique était synonyme d’une implosion imminente. Plus aujourd’hui. Pour deux raisons. Une conscience et un gardien. La conscience d’abord. Le peuple se désengage de la politique car les préoccupations respectives sont à des années-lumière les unes des autres. Alors que les Libanais, toutes catégories, n’arrivent plus à joindre les deux bouts, le « politique », lui, cherche à avoir « toujours plus ». Il étale même ses richesses à travers de nouvelles acquisitions immobilières, de nouvelles structures médiatiques, et de nouveaux investissements hautement spéculatifs. Alors que les cœurs des Libanais, toutes communautés confondues, se brisent à chaque décollage d’avion, le « politique», lui, se soucie de l’audimètre, des sondages et des taux d’intérêt, créditeurs, pour budgétiser sa lutte nationale ou sa résistance. Alors que des Libanais et des Libanaises, âgées, toutes régions confondues, ne trouvent plus que la rue et les déchets pour subsister, le politique, lui, s’ingénie à « laver plus blanc que blanc » et surtout à hurler plus fort que l’adversaire. Voilà pourquoi une conscience collective est née. Question : pourquoi, particulièrement au Liban, on tue père et mère pour entrer au « paradis » de la politique et surtout pour y rester, quitte à détruire le pays s’il le faut ? Réponse : parce que le « retour sur investissement » est des plus courts, et le « taux de rentabilité » est au moins à trois chiffres. Imaginez la gabegie : une centaine de personnes, sans scrupules, sauf quelques rares exceptions, disposant, à leur guise, et sans contrôle, de plusieurs milliards de dollars que représente chaque année le budget de l’État. Ce sont, au bas mot, des centaines de millions de dollars que le politique réussit à se mettre dans la poche en toute impunité. Et annuellement. Et « ils » pensent encore pouvoir dresser les Libanais les uns contre les autres pour assouvir leur soif du toujours plus ! Il n’y aura plus de guerre interne au Liban. La conscience nationale est désormais aux aguets. Et elle n’est plus démunie. Elle s’est trouvé un gardien. Couleur ? Vert olive. Il arrive tout droit du Nord, auréolé d’une victoire nationale payée au prix le plus cher. Il ne restera plus dans ses casernes. Il ne prendra pas le pouvoir. Il préservera son unité cimentée par le sang de ses héros. Il veillera à la paix civile en mâtant toute tentative de désordre. Que les politiques s’entredéchirent. Que les initiatives s’entrechoquent. Qu’importe. La paix civile reste l’essentiel. L’armée est en passe de devenir la gardienne de la paix interne. Rôle qui lui était interdit longtemps auparavant. On l’a voulue l’armée d’un régime. Elle est en passe de devenir l’armée d’un peuple. Alors, le politique, l’opposition, oui. La chienlit, non. Cesser donc d’agiter l’épouvantail. Le Liban n’est plus orphelin. Et cette fois ci, l’armée saura se faire respecter. Raymond NAMMOUR Côte d’Ivoire
La montre tourne. L’échéance approche. Les gladiateurs scrutent l’arène. Le pays retient son souffle.
Une lueur d’espoir ? Oui. Couleur ? Vert olive. Origine ? Le Nord.
En d’autres temps, tout blocage du système politique était synonyme d’une implosion imminente.
Plus aujourd’hui. Pour deux raisons. Une conscience et un gardien.
La conscience d’abord.
Le...