Grèce Caramanlis va devoir maintenant s’atteler aux réformes

Le Premier ministre conservateur Costas Caramanlis, victorieux aux législatives de dimanche, doit s’atteler sans tarder aux réformes structurelles qu’il a promises malgré un parti affaibli au Parlement et une extrême gauche requinquée. «Vous avez donné un mandat clair à la Nouvelle Démocratie (ND) pour poursuivre les changements, pour poursuivre les réformes dont le pays a besoin », a lancé aux Grecs le Premier ministre au soir de sa victoire. Les ténors de la ND ont également proclamé leur volonté d’avancer en matière économique et sociale. « Il n’y aura pas de période de grâce, nous devrons appliquer notre programme de réformes immédiatement », a notamment lancé le ministre sortant des Transports, Michalis Liapis. Toutefois, la marge de manœuvre de M. Caramanlis va être réduite en raison d’une victoire étriquée en nombre de sièges de la ND : 152 députés sur 300 contre 165 dans l’ancien Parlement. « La marche vers la mise en œuvre des réformes sera laborieuse et difficile », a averti l’économiste Nikos Nikolaou dans les colonnes de Kathimérini, le quotidien des milieux d’affaires. « Une majorité de 152 députés, c’est bien et mauvais : une majorité étroite va imposer une plus grande discipline aux députés de la ND, mais d’un autre côté une confrontation frontale avec les syndicats peut créer des dissensions au sein du parti », a affirmé à l’AFP l’analyste financier de la société de courtage Pigasos, Manos Hatzidakis. M. Caramanlis va devoir aussi faire face au parti communiste grec (KKE) et à la coalition de la gauche radicale (Syriza) qui ont renforcé sensiblement leurs positions. Ces deux formations sont très présentes dans les luttes sociales et ont animé au printemps dernier d’importantes manifestations de rue contre des projets de réformes des conservateurs. La secrétaire générale du KKE, Aleka Paparigas, a averti que son parti empêcherait toutes « nouvelles mesures antipopulaires », tandis que le chef du Syriza, Alekos Alavanos, a prévenu que le sien affronterait le gouvernement « avec encore plus de décision et d’efficacité ». « Le gouvernement dispose de la majorité nécessaire, il s’efforcera de réunir des majorités plus larges avec l’opposition socialiste notamment, mais aussi avec les petits partis pour résoudre ces problèmes si importants pour le pays », a affirmé, optimiste, Plutarque Sakellaris, conseiller économique au ministère de l’Économie et des Finances.