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Actualités - CHRONOLOGIE

62 % des Français approuvent l’action de leur président, contre 67 % en août Après l’été de « l’état de grâce », le ciel se couvre pour Sarkozy

Après quatre mois au pouvoir, le président Nicolas Sarkozy voit se profiler les premières difficultés : un climat social qui se tend, des Européens qui s’agacent et s’inquiètent des déficits français, une conjoncture économique morose, et même... une équipe de rugby qui déçoit. Certes, Nicolas Sarkozy reste à un haut niveau de popularité, mais à l’approche de l’automne, le temps semble se couvrir pour le chef de l’État. « Il y a eu un incontestable succès de démarrage qui explique le très haut niveau de ce qu’on a appelé l’état de grâce » de M. Sarkozy, estime Jean-Luc Parodi, conseiller politique de l’institut IFOP. Selon cet institut, 62 % des Français approuvent l’action de M. Sarkozy. Ils étaient 67 % en août. « Mais des difficultés dans l’environnement économique et social se font jour. Jusque-là, on ne les voyait pas à cause de l’effet lune de miel qui a duré de mai à début août », analyse Pascal Perrineau, de l’Institut des sciences politiques de Paris. Premier souci : la croissance en berne, qui place Paris en queue de peloton en Europe. Les réformes libérales voulues par M. Sarkozy se sont jusqu’ici heurtées à très peu de résistance à cause de la faiblesse d’une opposition socialiste divisée et dont certaines des figures les plus populaires, comme Bernard Kouchner, ont été recrutées par le nouveau président. Mais l’Exécutif risque d’être prochainement confronté à sa première épreuve de force syndicale, avec une réforme potentiellement explosive des régimes spéciaux de retraite, qui permettent à certains salariés de partir dès l’âge de 50 ans et à des conditions avantageuses. L’annonce surprise par le Premier ministre François Fillon que cette réforme était prête a d’ailleurs placé M. Sarkozy en porte-à-faux et donné lieu aux premiers signes publics de tension entre les deux hommes. En Europe, après avoir joué un rôle majeur dans l’accord sur un « mini-traité », l’activisme de M. Sarkozy semble susciter un certain agacement. M. Sarkozy a notamment heurté les Allemands en cherchant à les faire revenir sur leur politique d’abandon du nucléaire ou en demandant, selon le journal allemand Rheinische Post, à la chancelière Angela Merkel de tancer un ministre supposé lui avoir manqué de respect. « Il ne faut pas que Nicolas Sarkozy, avec toute son habileté, apparaisse un jour aux yeux des Européens comme un touche-à-tout (sur) leurs propres problèmes », met en garde M. Parodi. En politique intérieure, les municipales qui se profilent en mars prochain s’annoncent difficiles pour la droite, qui craint de perdre de grandes capitales régionales, comme Bordeaux, Toulouse, ou Caen. Mais avant, ce sont des terrains de rugby que pourrait venir une autre déconvenue pour M. Sarkozy. Chantre d’une « France qui gagne », M. Sarkozy comptait sur la Coupe du monde en cours, un événement à ses yeux « fédérateur », pour entretenir sa popularité et « doper » le moral des Français, voire aider un peu la croissance. Mais le XV de France a raté son entrée, battu par l’Argentine. Un mauvais présage pour M. Sarkozy ? Boris CAMBRELENG (AFP)
Après quatre mois au pouvoir, le président Nicolas Sarkozy voit se profiler les premières difficultés : un climat social qui se tend, des Européens qui s’agacent et s’inquiètent des déficits français, une conjoncture économique morose, et même... une équipe de rugby qui déçoit. Certes, Nicolas Sarkozy reste à un haut niveau de popularité, mais à l’approche de...