France-Écosse : un tournant sur la route de l’Euro

À quatre matchs de la fin des éliminatoires de l’Euro 2008, l’équipe de France aura l’occasion de conforter son avance en tête du groupe B et de prendre une bonne option sur la qualification si elle bat l’Écosse, sa dauphine au classement, ce soir au Parc des Princes. Satisfaite de son résultat nul en Italie (0-0) samedi soir, l’équipe de France a bien conscience qu’elle n’aura pleinement rempli son contrat que si elle gagne cette rencontre contre les Écossais. « Malgré ce résultat nul, la situation n’a pas changé », explique le sélectionneur Raymond Domenech. « C’est le match contre l’Écosse qui fera que l’on est serein, dans l’inquiétude ou affolés ». C’est à Glasgow, il y a moins d’un an, que les vice-champions du monde ont connu le seul revers de leur parcours dans les éliminatoires. « L’équipe la mieux placée du groupe, c’est l’Écosse, poursuit Domenech. Ce match contre l’Écosse est plus important que celui contre l’Italie, et une défaite contre les Écossais serait plus grave que si nous avions perdu en Italie. » Domenech a fait ses comptes. « Pour l’instant, nous sommes à +4 par rapport aux Italiens mais en revanche, à -3 par rapport aux Écossais. Il faut rétablir l’équilibre », affirme-t-il. Au classement, l’Écosse talonne la France avec une longueur de retard après son succès sur la Lituanie (3-1) le week-end dernier. Pour ce match, la France sera privée du Barcelonais Thierry Henry, son meilleur buteur en exercice (40 buts), qui est suspendu, alors que la formation d’Alex McLeish sera au complet car elle récupère son capitaine Barry Ferguson de retour de suspension. Par ailleurs, la « Tartan Army » espère mobiliser plus de 10 000 de ses soldats pour venir supporter l’Écosse au Parc des Princes qui a été choisi en raison de l’indisponibilité du Stade de France réservé aux rencontres de la Coupe du monde de rugby. « Nous sommes optimistes, assure McLeish. Notre ambition est d’essayer de faire quelque chose à Paris. » Les Écossais refusent l’étiquette de favoris du groupe que Domenech veut coller à leur équipe. « J’ai entendu beaucoup de choses en provenance du camp français disant que nous sommes favoris. C’est risible », déclare le milieu de terrain de Manchester United, Darren Fletcher. À l’aller, les Bleus avaient copieusement dominé, mais s’étaient heurtés à l’excellent gardien Craig Gordon avant de se faire piéger sur un but inscrit à vingt minutes du coup de sifflet final. Les hommes de Domenech voudraient bien marquer rapidement dans la rencontre tout en craignant de devoir prendre leur temps. « Le match contre l’Écosse me fait penser à celui que nous avons gagné contre l’Ukraine, note l’attaquant Nicolas Anelka. Il a fallu être patients avant de marquer le premier but, puis nous avons eu des espaces et avons pu marquer un second but. » Face aux Ukrainiens, la sélection tricolore avait ouvert le score à la 57e minute puis doublé la mise à la 71e. Domenech craint également que l’état du terrain ne favorise le jeu écossais. La pelouse du Parc a en effet été livrée dimanche aux charges des Samoans et des Sud-Africains, deux des équipes du Mondial de rugby. « J’ai peur que ce match nous laisse un terrain en mauvais état. En plus, on m’a dit que c’étaient deux des packs les plus lourds. Le rugby n’a pas les mêmes besoins que le football en matière de terrain, il n’exige pas la même qualité, avance Domenech. Il faudra jouer en l’air, c’est bon pour l’Écosse. »