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Des jeux de bras et de pieds élaborés, sur fond de musique électronique La tecktonik, la danse qui démange les ados français

Elle court, elle court, la tecktonik chez les adolescents français : cette danse à la mode n’est plus cantonnée à la discothèque de région parisienne où elle a pris naissance, mais s’est propagée dans toute la France grâce à Internet et aux démonstrations de rue. La tecktonik ? Des jeux de bras et de pieds élaborés, sur fond de musique électronique. Mouvements désarticulés des bras, déhanchements, voilà la base. À chacun ensuite de peaufiner son style. C’est un look aussi : crête sur la tête, tee-shirt moulant avec des inscriptions fluo, pantalon « slim ». Et quelques accessoires bienvenus : brassards, guêtres, mitaines. À l’origine de cette danse qui démange de plus en plus d’ados depuis quelques mois, il y a le Metropolis, un complexe de discothèques qui peut accueillir jusqu’à 8 000 personnes à Rungis, au sud de Paris. « Depuis sept ans, nous y organisons des soirées événementielles baptisées Tecktonic Killer où nous diffusons à la fois les sons durs du nord de l’Europe (Belgique, Pays-Bas) et ceux plus doux du Sud (Italie, Espagne) », explique à l’AFP Cyril Blanc, directeur artistique du Metropolis. « Peu à peu, les clubbers ont inventé une chorégraphie », la tecktonik, ajoute-t-il. L’essor de cette danse a été facilité par Internet. Les jeunes ont posté un nombre croissant de vidéos sur les sites de partage Dailymotion et YouTube. Jey-Jey dansant la tecktonik dans son garage a été vu plus d’un million de fois. Cali faisant une démonstration dans son salon est lui aussi très regardé. « Beaucoup de jeunes n’osent pas danser en boîte car ils craignent les préjugés. Internet leur permet de se familiariser avec la danse », indique Cyril Blanc. « J’ai commencé à m’entraîner chez moi, en regardant Internet », explique Jackie, 20 ans, animateur pour adolescents à Noisy-le-Sec, une banlieue du nord-est de la capitale à forte population d’origine immigrée. Avec son débardeur frappé du sigle Tecktonik et son brassard avec un aigle, Jackie arbore la parfaite panoplie de l’habitué du Metropolis. Il ne se sépare guère de son i-pod. « C’est un plaisir de danser toute la journée », y compris dans la rue, dit-il. Les adeptes de la tecktonik ont leurs points de ralliement. À Paris, c’est le quartier du Châtelet, dans le cœur de la capitale. Les jeunes constituent des « teams » (équipes) et organisent des « clashs » entre eux, c’est-à-dire des défis dansés. « La danse, ça m’a changé », déclare Sofian, un lycéen de 15 ans, qui a découvert récemment la tecktonik. « Avant, j’étais caillera (racaille en langage verlan). J’étais au commissariat tous les jours. Là, ça fait deux, trois mois que je n’ai pas fait de bêtise », dit-il. Tous ne viennent pas de banlieue. Enzo, 16 ans, lycéen de terminale, habite dans le très chic XVIe arrondissement de Paris. Il arbore un tee-shirt fluo du Mix, une boîte de nuit de Montparnasse, où l’on danse sur de la musique électro, ce qui donne une danse « plus fluide ». « La tecktonik touche les classes moyennes, au sens large. Il y a un vrai métissage », estime Anne Petiau, sociologue, spécialiste des musiques électroniques et populaires. Le mouvement a gagné les grandes villes de province, et des boîtes ont commencé à y organiser des soirées « tecktonik ». Ce qui n’est pas du goût des dirigeants du Metropolis. « Pour protéger la marque, notamment sur nos compilations de musique, nous sommes en train de constituer une société », assure Cyril Blanc.
Elle court, elle court, la tecktonik chez les adolescents français : cette danse à la mode n’est plus cantonnée à la discothèque de région parisienne où elle a pris naissance, mais s’est propagée dans toute la France grâce à Internet et aux démonstrations de rue.
La tecktonik ? Des jeux de bras et de pieds élaborés, sur fond de musique électronique. Mouvements désarticulés...