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Actualités - CHRONOLOGIE

La Grèce affiche sa fierté pour sa diva nationale

La Grèce célèbre la mémoire de Maria Callas, décédée il y a trente ans à Paris, dans un souci d’affirmer sa « grécité » et se réapproprier ainsi la célèbre cantatrice. Sur la colline de la Pnyx face à l’Acropole, la mairie d’Athènes a organisé dimanche soir un concert exceptionnel qui a réuni plusieurs centaines de personnes pour écouter les arias de Verdi, Puccini et Bellini, que la voix de la diva a rendu immortelles. Le maire d’Athènes, Nikitas Kaklamanis, a loué une « grande compatriote qui a révolutionné la scène lyrique mondiale. Nous voulons honorer une Grecque qui a honoré la Grèce », a-t-il souligné. « Nous avons choisi la Callas car c’est une très grande figure que nous n’avons pas honorée suffisamment, nous devons la revendiquer et souligner qu’elle était grecque à cent pour cent », avait de son côté souligné le ministre de la Culture Georges Voulgarakis en annonçant au début de l’année plusieurs manifestations organisées pour « l’année Maria Callas ». Il avait alors déploré que « certains, en Italie », où la diva a fait l’essentiel de sa carrière, « prétendent qu’elle leur appartient ». « Oui, Maria Callas est grecque, elle est dans le cœur des Grecs et elle le sera toujours », insiste auprès de l’AFP Louli Psychouli, directrice du centre artistique grec Athenaeum voué à la mémoire de la soprano, qui organise un prix annuel dédié à la Callas et une série d’ateliers de musique et de chant. La diva occupe une place particulière dans le cœur des Grecs. Son parcours de fille d’immigrés partis vivre aux États-Unis, son succès et son rayonnement, ses qualités de tragédienne, sa liaison exaltée avec le célèbre armateur Aristote Onassis : tous ces ingrédients ont nourri leur imaginaire. Née américaine, à New York, elle a pris la nationalité grecque sur le tard, en 1966, à 43 ans. Décédée à Paris onze ans plus tard et incinérée au Père Lachaise, ses cendres ont été dispersées selon ses vœux dans le golfe Saronique au sud d’Athènes, pour mieux sceller ses origines. « Elle est très populaire ici, même si en fait, elle n’a pas eu de relation particulière avec la Grèce et a fait toute sa carrière à l’étranger, souligne le violoniste grec Dyonisis Dervitsiotis. Elle n’aurait jamais pu faire carrière ici, où il n’y a pas d’intérêt spécial pour la musique lyrique. Elle a influencé toute la scène lyrique mondiale mais particulièrement l’opéra en Grèce », dit-il. Pour le violoniste, Maria Callas « est une diva mondiale qui appartient au patrimoine mondial, quoi qu’en dise la Grèce, l’Italie ou d’autres. Au-delà du mythe et des rubriques mondaines, elle était avant tout une artiste ». Pour l’auteur de polars à la mode Pétros Markaris, la Callas représente « un exemple de Grecs ayant connu la gloire à l’étranger et qui étaient dans leur pays, à l’époque, des étrangers », comme le compositeur Yannis Xenakis ou le chef d’orchestre Dimitri Mitropoulos. « Aujourd’hui, elle est très aimée en Grèce, comme aucune autre. Elle était revenue dans son pays et Onassis a joué un grand rôle dans cela », dit-il à l’AFP. Depuis le début de l’année, quelque 160 chanteurs grecs et étrangers ont donné un total de 70 récitals à Athènes. Une série d’hommages ont également été intégrés aux programmes du Festival d’Athènes (musique, danse et théâtre), cet été, et du Festival du film de Salonique (Nord) en novembre. Didier KUNZ (AFP)
La Grèce célèbre la mémoire de Maria Callas, décédée il y a trente ans à Paris, dans un souci d’affirmer sa « grécité » et se réapproprier ainsi la célèbre cantatrice.
Sur la colline de la Pnyx face à l’Acropole, la mairie d’Athènes a organisé dimanche soir un concert exceptionnel qui a réuni plusieurs centaines de personnes pour écouter les arias de Verdi, Puccini et...