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Actualités - OPINION

À propos de l’initiative Berry Camille MOURANI

Ce que personne ne veut voir ou ne veut admettre, c’est que, simplement, l’initiative de M. Berry, jusqu’à nouvel ordre, n’est pas une initiative. Elle n’apporte rien de nouveau dans le fond quoique, dans la forme, elle ait pu coincer la majorité. Une lecture quelque peu approfondie de ce qu’a avancé le président de la Chambre serait suffisante pour constater que ce chemin ne mène à rien. Supposons que les deux camps se soient conformés au préalable aux exigences de M. Berry, c’est-à-dire à renoncer à l’exigence d’un gouvernement dit d’union nationale et à admettre que l’élection se fasse avec un quorum de deux tiers. Une fois réunis autour de la table de dialogue pour se mettre d’accord sur le nom du onzième président de la République libanaise « indépendante », il serait fort probable, voire presque évident, que ces concertations n’aboutissent à rien et qu’on se retrouve le 24 novembre sans président élu auquel le président sortant devrait passer les rênes du pouvoir. Dans une telle situation, qui ne relève pas malheureusement de l’imaginaire, mais de notre triste réalité libanaise, l’impasse serait évidente. Le groupe du 14 Mars se verra alors dans l’impossibilité d’élire à lui seul, à la majorité absolue, un nouveau président de la République, vu l’engagement qu’il a pris. Le Rassemblement du 8 Mars ne pourra pas former un gouvernement transitoire. La Constitution, dans ce cas, est claire. C’est le gouvernement qui assumera, réuni, les prérogatives du président, ce que l’opposition refusera d’admettre. Notons que le cas échéant, et si ce scénario venait à se concrétiser, la Chambre deviendrait complètement paralysée et transformée, selon la Constitution, en un collège électoral, incapable de prendre la moindre initiative constitutionnelle ou légale, avant d’élire un chef de l’État. En d’autres termes, les chances d’entente seraient minimes, car les noms du commandant en chef de l’armée ou du gouverneur de la Banque centrale seraient exclus de facto, parce que la Chambre ne serait même plus en mesure de procéder à un amendement constitutionnel avant qu’elle n’élise un nouveau président. Tout cela pour dire qu’il ne nous faut pas perdre du temps avec cette initiative stérile. Le jeu se jouera, malheureusement et comme d’habitude, à l’extérieur. Sauf que cet extérieur cette fois est hétérogène, englobant toutes les puissances du monde, au lieu d’être l’exclusivité de notre aimable sœur. Que Dieu nous vienne en aide ! Mais d’abord, avant de L’invoquer, fermons notre voiture à clé ! Camille MOURANI Étudiant Article paru le mardi 11 septembre 2007
Ce que personne ne veut voir ou ne veut admettre, c’est que, simplement, l’initiative de M. Berry, jusqu’à nouvel ordre, n’est pas une initiative. Elle n’apporte rien de nouveau dans le fond quoique, dans la forme, elle ait pu coincer la majorité.
Une lecture quelque peu approfondie de ce qu’a avancé le président de la Chambre serait suffisante pour constater que ce chemin ne...