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ÉCLAIRAGE Le mouvement islamiste marocain divisé à la veille des législatives

Le mouvement islamiste marocain se présente divisé à la veille des élections législatives de vendredi que le Parti justice et développement (PJD, islamiste modéré) espère toutefois remporter. Outre le PJD, seul parti islamiste à avoir participé au scrutin législatif de 2002, deux petites formations islamistes récemment créées participent au scrutin de 2007 : al-Badil al-hadari (L’Alternative de civilisation) et Annahda wal fadila (Renaissance et vertu), née d’une scission limitée au sein du PJD. Mais l’association al-Adl wal ihssane (Justice et bienfaisance), considérée comme l’organisation islamiste la plus influente au Maroc, rejette le scrutin en bloc, le juge « inutile » et affirme ne pas soutenir le PJD. Nadia Yassine, une dirigeante de cette association qui associe mysticisme musulman et action politique, affirme qu’« à part la référence à l’islam, l’association n’a aucun point commun avec le PJD ». Le scrutin législatif est « une sorte d’attrape-rêveurs, un instrument que s’est arrogé le régime pour donner plus de pouvoir exécutif à la monarchie », dit à l’AFP la fille du fondateur et chef charismatique de l’association, cheikh Abdessalam Yassine. « Même si le PJD gagnait les élections, cela ne changerait rien », souligne-t-elle, en dénonçant notamment « l’émiettement dû au mode de scrutin et au découpage électoral ». Pour Mohcen al-Ahmadi, professeur de sciences politiques à l’université de Marrakech, « la création d’Annahda wal fadila après une scission au sein du PJD et la décision d’al-Adl wal ihssane de ne soutenir aucun parti affaiblissent les chances de la mouvance islamiste aux législatives ». « Mais le PJD pourrait toutefois réaliser un bon score, car il a une bonne communication et les électeurs aiment voter pour les formations nouvelles », dit-il à l’AFP. « En plus, le PJD devrait bénéficier des effets positifs de la réussite de l’AKP islamiste turc dont il s’inspire plus ou moins », ajoute-t-il. Saïd Lakhal, un spécialiste de l’islamisme marocain, affirme de son côté que « les chances du PJD sont meilleures que celles des autres partis ». « Cette formation devrait arriver en tête et la concurrence des deux autres formations islamistes en lice ne devrait avoir qu’un impact réduit », dit-il à l’AFP. « Nous doublerons le nombre de nos sièges à la Chambre des représentants en enlevant près de 80 sièges » – contre 42 en 2002, a déclaré mercredi à l’AFP Abdelilah Benkirane, un dirigeant du PJD. Concernant les autres formations islamistes en lice, « leur public n’est pas le nôtre, s’est-il borné à dire. La campagne électorale du PJD se déroule dans de très bonnes conditions qui ont dépassé nos espérances ». « Quant à l’association al-Adl wal ihssane, elle ne vote pas depuis toujours », a-t-il observé. Le PJD a mené sa campagne électorale sous le thème de la lutte contre la corruption. « Plus de sérieux, d’honnêteté, de transparence : c’est la valeur ajoutée du PJD s’il dirige le gouvernement », a déclaré son secrétaire général Saâd Eddine Othmani lors d’un récent meeting électoral. Au cas où le PJD arrive en tête des partis en lice, il devrait nouer des alliances avec d’autres partis, le mode de scrutin à la proportionnelle ne permettant à aucune formation d’obtenir la majorité absolue. Trente-trois partis politiques et 13 listes de candidatures sans appartenance politique se disputent les voix de 15,5 millions d’électeurs pour les 325 sièges de la Chambre des représentants. Abdelfettah FAKIHANI (AFP)
Le mouvement islamiste marocain se présente divisé à la veille des élections législatives de vendredi que le Parti justice et développement (PJD, islamiste modéré) espère toutefois remporter.
Outre le PJD, seul parti islamiste à avoir participé au scrutin législatif de 2002, deux petites formations islamistes récemment créées participent au scrutin de 2007 : al-Badil al-hadari...