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Actualités - REPORTAGE

Le Lebanese Parliamentary Monitor, et un camp d’été de Peace Building organisé par l’AFEL La société civile en mouvement pour conjurer une crise politique qui s’éternise Dossier réalisé par Lélia MEZHER

Si les complications politiques semblent être le lot de ce pays, il reste que la société civile a toujours cherché à conjurer le sort en lançant des initiatives qui, de prime abord et à chaque nouvelle idée, paraissaient appartenir au domaine du rêve, dans un pays laminé par les tensions. Et pourtant, à force de volonté et d’acharnement, à force de travail sérieux et d’organisation, les différents mouvements et associations de la société civile ont pu réaliser leurs objectifs, même si ceux-ci paraissaient plus que modestes face au poids étouffant de la double conjoncture régionale et internationale. À titre d’exemple, l’association Offre-Joie est née à cause de la guerre, dans le but d’endiguer autant que possible l’impact de cette guerre sur les relations entre les différentes communautés qui composent le pays. Les fondateurs d’Offre-Joie ont ainsi à maintes reprises rappelé les circonstances de la naissance de cette association dont la première initiative, en 1985, a été d’organiser un camp d’été pour des jeunes appartenant à diverses communautés, en pleine guerre civile. À chaque crise, la société civile tente de répondre de la manière la plus appropriée. Une fois la page de la guerre tournée, la société civile s’est attelée à rebâtir les piliers de la démocratie, par le biais notamment des élections municipales, longtemps reléguées aux oubliettes. Remettre ces élections au goût du jour et permettre aux Libanais de renouer avec la démocratie de proximité, voilà le seul moyen palpable pour un citoyen d’avoir un impact sur son environnement direct. Ainsi, en 1996, la campagne « Baladi, baldati, baladiyati » était lancée, avec pour objectif l’organisation d’élections municipales, étant donné que ce processus électoral était interrompu depuis plus de trois décennies. Le matraquage médiatique, et le soutien d’autres associations libanaises et étrangères ayant finalement porté ses fruits et conduit à la tenue d’élections municipales en 1998, les citoyens libanais ont pu reprendre goût à la démocratie locale. La manifestation historique qui a eu lieu à Beyrouth le 14 mars 2005 aura sans aucun doute servi à donner un nouveau souffle à une société civile longtemps muselée. La loi libanaise sur les associations n’exige en principe que le dépôt d’un récépissé au ministère de l’Intérieur pour qu’une association soit formée, convient-il de rappeler. Mais sous la tutelle syrienne, cette loi avait été réinterprétée et le ministère délivrait ainsi une « autorisation » sans laquelle aucun groupement ne pouvait voir le jour. Avec la crise politique, une nouvelle dynamique s’est créée, notamment avec le lancement d’une campagne lancée par l’AFEL visant à jeter des ponts entre des jeunes appartenant à des bords politiques distincts et à des communautés différentes. Le but étant de pousser ces jeunes à élaborer un projet utile pour la société puis à l’exécuter sur le terrain tous ensemble. Une manière de montrer qu’en somme, des différences d’opinions et de religions correctement gérées peuvent déboucher sur une action positive au sein de la société. Plus ambitieux encore, un observatoire parlementaire a vu le jour après des mois entiers de recherche. Cet observatoire a pour ambition de devenir, à terme, une institution indépendante. Il se veut aussi incontournable pour les députés qui pourront s’en servir pour consulter le travail accompli par leurs collègues, mais aussi pour les citoyens qui pourront prendre connaissance du degré d’implication de leurs élus dans les politiques publiques.
Si les complications politiques semblent être le lot de ce pays, il reste que la société civile a toujours cherché à conjurer le sort en lançant des initiatives qui, de prime abord et à chaque nouvelle idée, paraissaient appartenir au domaine du rêve, dans un pays laminé par les tensions.
Et pourtant, à force de volonté et d’acharnement, à force de travail sérieux et...