L'objectif de ces assises était, en dernière analyse, d'offrir une plus grande visibilité à la recherche en sciences humaines, à l'USJ, en particulier de développer le Centre d'études du monde arabe moderne (Cemam) pour en faire « un espace facilitateur de la recherche », sachant que l'informatique et les sciences de la santé ont déjà leur espace de recherche propre : Bérytech et le Pôle technologie santé, en cours de construction.
Dans son intervention centrale, le Pr Supiot a souligné l'importance pour une société « de conserver sa capacité d'intelligibilité » de soi-même, une tâche que les sciences humaines sont chargées, par excellence, de remplir.
En ouverture du colloque, le Pr René Chamussy s.j., recteur de l'USJ, avait souligné que la recherche est centrale à la vie de toute université, qui n'est pas une machine à produire des diplômes, mais une communauté innovante.
« La recherche nous est parue devoir constituer l'un des axes stratégiques principaux de notre démarche universitaire vers l'excellence ; notre université ne peut se contenter de distribuer des diplômes ; elle tient avant tout à ce que la recherche soit la hantise et la passion de ceux qui sont là au service d'étudiants du pays et de la région », avait-il insisté en ouverture du colloque.
Un budget croissant
L'occasion avait également été mise à profit par le Pr Georges Aoun, vice-recteur à la recherche, pour présenter cet organisme central de l'USJ, parler de ses priorités (les thématiques spécifiques au Liban et au Moyen-Orient) et des obstacles auxquels la recherche se heurte au Liban (défis financiers, équilibre entre enseignement et recherche, émigration des cerveaux).
Le Pr Aoun a précisé que le budget alloué à la recherche à l'USJ va croissant, parallèlement au développement d'un mécanisme de levée de fonds externes.
Pour sa part, Mme Barakat, coordinatrice de la commission scientifique de la recherche sur le campus des sciences humaines, a réfléchi brièvement sur les conditions pratiques de cette recherche : sélection des projets, établissement de leurs budgets, contrôle de la marche des travaux - mais aussi interactions de ces projets, coordination.
Cette problématique a ensuite été abordée au cours d'une table ronde présidée par le Pr Supiot, ainsi que dans des présentations indépendantes. Dans un document préparatoire au colloque, les grands thèmes de réflexion avaient été identifiés comme suit : nécessité d'une recensement des chercheurs et enseignants-chercheurs à l'USJ dont certains, privés de publicité, sont difficilement repérables aujourd'hui sur les campus universitaires ; création d'un « valise technique » de recherche comprenant tous les détails pratiques, administratifs ou juridiques nécessaires pour entamer toute recherche ; réflexion sur le statut de chercheur ou d'enseignant-chercheur au sein des institutions en sciences humaines (affiliation, évaluation, motivation) ; redéfinition d'une politique de publication : difficulté d'accès, disponibilité, liens avec les maisons d'édition, création d'une revue commune en sciences humaines, valorisation et diffusion des recherches, jusqu'à l'exploration des sources de financement de la recherche, etc.
Tous ces axes de recherche feront l'objet d'une mise en commun et de recommandations.