Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Le bon roi Dagobert…

…Avait mis sa culotte à l’envers. L’opposition itou. Elle porte masque à l’arrière au-dessus du dos, son costume de carnaval vénitien. D’arlequino, de piero, de polichinello, de pantalone, de fantochino, de guignolo. De pantin. Manipulé par le marionnettiste syrien. Ou par le tireur de ficelle iranien. Le spectacle, comme toute pantalonnade grand-guignolesque, est aussi sinistre que divertissant. Voyons un peu : – Indépendance et souveraineté. « Bizarre, moi j’ai dit bizarre ? Comme c’est bizarre ! » (Jouvet, dans Drôle de drame de Carné). Étrange, bien étrange, mais plus dramatique que drolatique, l’obstination du parti divin (de la treille) à instiller ce double concept dans ses litanies. Assez bizarre, en effet, de sa part lui qui se proclame haut et fort fils spirituel, féal, de Khamenei, sa dernière cartouche même. Et lui qui se glorifie de rester l’ami fidèle, ô combien, d’un régime syrien pour qui indépendance et souveraineté du Liban ne sont que roupie de sansonnet. Mais cette chansonnette à rebours, c’est toute l’opposition qui la pousse. Y compris, à l’occasion de tel ou tel meeting, le Baas local. Qui, on oublie souvent de le mentionner, ne porte officiellement que le nom de section libanaise de la « Qiyada qotrya ». Amende honorable – Parlant de la Syrie, on en vient au tribunal (enfin, on l’espère). L’opposition en a fait, sur télécommande, une affaire d’État (syrianisé). Le Hezb a évoqué des amendements qu’il avait concoctés. Et que, comble de vestiaire endossé à contresens, il s’est refusé à divulguer. Soi-disant même aux frères syriens. Ce qui rappelle un peu une autre scie musicale, le succès de Zanini, Tu veux, ou tu veux pas ? Le radical prosyrien, va savoir ce qu’il veut. Il ne te le dira pas. Même si tu t’en doutes un peu… – Toujours côté tubes comiques, la valse-hésitation des ministres démissionnaires sans l’être. Le proto-amaliste Salloukh qui ne se veut plus étranger aux Affaires étrangères. Mais qui s’attire, on n’y a pas assez fait attention, les réprimandes du Hezb. Pour qui la démission est irréversible une fois rédigée. Toute équivoque ne pouvant que servir l’adversaire au pouvoir. Élection sélection – Une logique qui se tient, il faut bien le reconnaître. Que le Hezb a cependant lui-même omis de respecter lors de la double partielle. Il s’y est tenu en effet pour Beyrouth. Mais pas pour le Metn, où il a activement soutenu les aounistes, à preuve les expéditions motorisées en provenance de la banlieue sud. – À ce même propos, c’est le refrain disco recto-verso du CPL qui en a laissé plus d’un baba (cool). Pourquoi présenter un candidat, sur convocation d’un gouvernement déclaré illégal ? Parce que, avait répondu de prime abord le Courant, c’était un passage obligé pour pouvoir, justement, présenter un recours en invalidation contre une procédure illicite. Devant un Conseil constitutionnel qui n’existe pratiquement plus ! Il va sans dire qu’après la victoire du candidat aouniste, il n’était plus question de contester le scrutin. Sur le même mode surréaliste, l’on a pu voir Berry, qui avait fermé le Parlement pour nier le gouvernement en place, prendre acte de la double élection. Donc, valider à son tour, acte pour acte, l’acte du gouvernement. Quo vadis quorum ? – On en vient à l’autre élection. La majeure, la vitale. La présidentielle. Là, le devant-derrière est roi ( Dagobert, reviens !). Et va t’y retrouver. En matière de vice-versa, le costume carnavalesque flirte avec le grandiose. L’opposition exige le quorum des deux tiers. Pour mieux, plus facilement, le torpiller ! Elle pousse la désinvolture jusqu’à se targuer de la bénédiction du patriarche. Oubliant que, s’il tient, pour la crédibilité du président, au quorum voire au scrutin des deux tiers, il tient encore plus à ce que l’échéance soit respectée. – Dans le prolongement de cette ligne, nombre de pôles de la majorité estiment qu’au besoin, l’élection (indispensable, incontournable, impérative) pourrait se faire à la majorité absolue, la moitié plus un. Politiquement, cela ne tient pas et c’est en tout cas très risqué. Mais textuellement, cela se défend. Dans ce sens qu’il ne faut pas confondre quorum et vote. Or si l’on fait abstraction des us et coutumes (qui, tout en ayant force de loi, ne surclassent pas la Constitution), le premier élément est déterminé dans l’article 34 C. Qui stipule que l’Assemblée se constitue légalement par la présence de la moitié de ses membres. Pas plus. Or, lacune malheureuse mais bien réelle, la loi ne fixe pas explicitement un quorum plus relevé pour la présidentielle. Il reste que le vote, lui, ne produit de résultat qu’au cas où les deux tiers des députés ont choisi tel ou tel candidat. Mais au premier tour seulement, la majorité absolue suffisant dans les tours suivants. Khawaja Khoja – Prompt retour à l’actualité et à la cohérence du comportement opposant, prosyriens en tête. On se déchaîne contre l’Arabie saoudite, on se répand en menaces contre Khoja. Mais aussi, c’est un comble, contre Parant. En oubliant qu’il y a peu de semaines encore, avant que Chareh n’ouvre le feu sur Ryad, on n’avait pas assez d’éloges pour l’initiative conciliatrice de l’ambassadeur saoudien. Reçu tous les jours à Aïn el-Tiné. Et l’on accusait même les loyalistes de rejeter ses si bons offices. Du côté de la cible française, les brusques intimidations sont encore plus étonnantes et détonantes. Un déficit révoltant de gratitude. Non seulement parce que la France se pose en véritable ami du Liban, et de tous les Libanais. Mais aussi parce que l’on s’était précipité, le Hezbollah avant tout le monde, à la Celle-Saint-Cloud, tout comme on avait particulièrement bien accueilli Cousseran. Pour décrocher une reconnaissance occidentale, européenne, tout à fait inespérée. – Ce terrorisme larvé qui se manifeste aujourd’hui, et qui vise également journalistes et autres diplomates, est en réalité la réponse du berger à la bergère. À l’ouverture de Sarkozy et de Kouchner en direction du régime syrien au sujet du Liban, il est répondu par un crachat de venin vipérin. C’est en quelque sorte heureux. Car Paris va de la sorte réaliser qu’en Orient, face à un dur de dur qui tente de vous faire chanter, on ne tend pas la carotte. On brandit le bâton. Et si on ne le peut pas, on laisse faire le crooner américain. Jean ISSA

…Avait mis sa culotte à l’envers. L’opposition itou. Elle porte masque à l’arrière au-dessus du dos, son costume de carnaval vénitien. D’arlequino, de piero, de polichinello, de pantalone, de fantochino, de guignolo. De pantin. Manipulé par le marionnettiste syrien. Ou par le tireur de ficelle iranien. Le spectacle, comme toute pantalonnade grand-guignolesque, est aussi sinistre...