Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Analyse Bref soulagement pour Bush après la démission de Gonzales, ministre controversé

George W. Bush a eu beau le défendre jusqu’au bout lundi et dénoncer le « traitement injuste » réservé à un homme « honorable » et un « ami », la démission de son ministre de la Justice Alberto Gonzales représente un soulagement pour le président américain. Même si la Maison Blanche « ne convoquera pas la presse pour dire : bon sang, on est bien content d’en avoir fini avec ça, c’est un soulagement » pour elle, estime Stephen Hess, expert à l’institut Brookings. M. Gonzales était la cible première d’enquêtes dans les deux Chambres du Congrès pour savoir si de hauts magistrats avaient été écartés pour des raisons purement politiques ou si l’Administration avait outrepassé ses pouvoirs en procédant, au nom de la « guerre contre le terrorisme », à des écoutes de citoyens américains sans mandat de la justice. Des investigations internes étaient en cours pour savoir si M. Gonzales avait donné ses instructions à une collaboratrice avant qu’elle ne témoigne devant les parlementaires dans l’affaire des procureurs. Et, ce qui pouvait être plus grave, les démocrates cherchaient à savoir s’il avait menti au Congrès, lors d’auditions qui causaient un tort considérable à une Administration déjà mal en point. M. Bush lui-même a reconnu que la controverse Gonzales était devenue « nuisible » parce qu’elle détournait le ministère de sa mission. Pour autant, a assuré un porte-parole de la Maison-Blanche, Scott Stanzel, M. Gonzales « est arrivé seul à la décision » de démissionner. Les experts, connaissant la loyauté de M. Bush envers ses fidèles serviteurs, ne croient pas que le président ait poussé son ministre vers la sortie, dans une espèce de main tendue aux démocrates avant une rentrée déjà rendue périlleuse par les querelles sur l’Irak. Mais, conviennent les experts, le répit pour le président Bush risque d’être de courte durée. Ses adversaires démocrates, majoritaires au Congrès, ont clairement exprimé leur intention de continuer à mener à bien les enquêtes parlementaires ouvertes sur les agissements de M. Gonzales et son ministère, emblématiques, selon eux, d’une Administration qui a pris ses aises avec la Constitution. « Cette démission ne signifie pas la fin de l’histoire. Le Congrès doit aller au fond de ce gâchis et remonter le fil des faits jusque là où il mène, à la Maison-Blanche », a déclaré le chef des démocrates au Sénat, Harry Reid. Dans une cohabitation déjà tendue par la guerre en Irak et la perspective des élections en 2008, la seule nomination du remplaçant de M. Gonzales pourrait susciter de nouvelles querelles. Le Sénat doit en effet confirmer le choix du président. L’expert Stephen Hess prévient que selon le choix qu’effectuera M. Bush, son répit risque d’être ou non « de courte durée ».

George W. Bush a eu beau le défendre jusqu’au bout lundi et dénoncer le « traitement injuste » réservé à un homme « honorable » et un « ami », la démission de son ministre de la Justice Alberto Gonzales représente un soulagement pour le président américain. Même si la Maison Blanche « ne convoquera pas la presse pour dire : bon sang, on est bien content d’en avoir fini avec...