Une troïka diplomatique est désormais chargée de résoudre un problème qui tient de plus en plus de la quadrature du cercle....
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ANALYSE L’avenir incertain du Kosovo fait craindre de nouvelles tensions dans les Balkans
le 27 août 2007 à 00h00
L’avenir incertain du Kosovo fait craindre un regain de tension dans les Balkans, alors que les efforts pour trouver un compromis entre les Kosovars qui réclament l’indépendance et les Serbes qui la refusent n’ont jusqu’à présent donné aucun résultat.
Une troïka diplomatique est désormais chargée de résoudre un problème qui tient de plus en plus de la quadrature du cercle. Composée de l’Américain Frank Wisner, de l’Allemand Wolfgang Ischinger et du Russe Alexandre Botsan-Khartchenko, elle doit recevoir successivement le 30 août à Vienne des délégations serbe et kosovare qui, elles, ne se rencontreront pas tant leurs aspirations semblent irréconciliables. Pourtant, selon la troïka, il revient aux deux principaux protagonistes de faire des propositions, puisque elle-même n’en fera pas, son rôle étant d’entériner tout compromis, quel qu’il soit, auquel Kosovars et Serbes pourraient parvenir.
Mais depuis que la troïka est entrée en action à la mi-août et pour une mission qui doit durer 120 jours, aucune proposition n’a été faite, ce qui est venu renforcer le scepticisme sur les résultats dont elle devra informer, le 10 décembre, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Toutefois, en laissant toutes les options ouvertes elle a, involontairement ou non, relancé l’idée d’une division du Kosovo entre Serbes et Kosovars. Le groupe de contact, chargé d’aider à régler les problèmes issus du démantèlement de la Yougoslavie, l’avait écartée de crainte qu’elle ne ranime les séparatismes, en particulier des Serbes de Bosnie ou des Albanais de Macédoine, du Monténégro ou du sud de la Serbie.
« La partition risque de raviver le panalbanisme de la majorité albanaise du Kosovo et d’attirer les Albanais du sud de la Serbie et de Macédoine », a estimé l’influent groupe de réflexion International Crisis Group (ICG).
En Macédoine, dont 25 % de la population est albanaise, des leaders albanais de Tanusevci (Nord) « ont décidé d’organiser un référendum pour rejoindre le Kosovo », a indiqué récemment Dzezair Saciri, un ancien parlementaire macédonien d’ethnie albanaise. Le problème du statut du Kosovo est une question sensible en Macédoine où une révolte albanaise a eu lieu en 2001 et le président Branko Crvenkovski a souhaité que son pays soit consulté.
Mais l’idée d’une partition du Kosovo n’a jusqu’à présent été avancée par aucun des protagonistes. Les leaders kosovars l’ont en bonne logique rejetée, car elle leur ferait perdre une partie du territoire dont ils réclament l’indépendance. Les dirigeants serbes ne l’ont pas soutenue, car l’accepter reviendrait à admettre l’indépendance de la partie albanaise du Kosovo.
La solution est à ce point difficile que les États-Unis et les principaux pays européens considèrent qu’à défaut d’un règlement accepté par Belgrade et Pristina, il faudra en revenir au plan du médiateur de l’ONU, Martti Ahtisaari, pour une indépendance du Kosovo sous contrôle international. Ce plan, qui devait faire l’objet d’une résolution au Conseil de sécurité, n’a pas été adopté en raison de l’opposition de la Russie, l’alliée traditionnelle de la Serbie. Pour Moscou et Belgrade, il a définitivement échoué.
Si aucune solution ne parvient à s’imposer, les Kosovars, avec le feu vert de Washington et des principaux pays européens, pourraient proclamer leur indépendance, une solution qui elle aussi risque de provoquer des remous. « Cela nous conviendrait si le Kosovo proclamait son indépendance et si plusieurs pays la reconnaissaient », a ainsi déclaré récemment le Premier ministre serbe bosniaque, Milorad Dodik. « Nous pourrions dire : “Pourquoi peuvent-ils le faire et pas nous” », a-t-il ajouté.
David VUJANOVIC (AFP)
L’avenir incertain du Kosovo fait craindre un regain de tension dans les Balkans, alors que les efforts pour trouver un compromis entre les Kosovars qui réclament l’indépendance et les Serbes qui la refusent n’ont jusqu’à présent donné aucun résultat.
Une troïka diplomatique est désormais chargée de résoudre un problème qui tient de plus en plus de la quadrature du cercle....
Une troïka diplomatique est désormais chargée de résoudre un problème qui tient de plus en plus de la quadrature du cercle....
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