Vaste chantier iranien pour reconstruire
les routes du Liban-Sud
le 22 août 2007 à 00h00
«Israël détruit, l’Iran reconstruit »: à l’entrée des villages du Liban-Sud, ces banderoles signalent le vaste chantier financé par l’Iran pour réparer les routes et ponts détruits par les bombes israéliennes en 2006, rapporte Jihad Siqlaoui pour l’AFP.
Du littoral méditerranéen jusqu’à la plaine orientale de la Békaa, des centaines de kilomètres de routes du sud et du sud-est du Liban sont livrés aux pelleteuses et engins de terrassement, qui comblent les cratères, élargissent et asphaltent les voies.
« Aide du peuple iranien au Liban-Sud », proclament d’autres banderoles, flottant le long des petites routes en chantier, accrochées aux ponts en réparation.
Un an après la trêve qui a mis fin, le 14 août 2006, à un mois de combats entre Israël et le Hezbollah, l’Iran, comme d’autres pays, dont le Qatar et l’Arabie saoudite, est lancé dans la course à la reconstruction du Liban-Sud. Principal soutien politique et financier du Hezbollah, l’Iran finance la réparation de routes, d’hôpitaux, d’écoles, de ponts.
Dans une région montagneuse au sud de la ville de Nabatiyeh, les ouvriers armés de pelles travaillent dans une rue du village reculé de Froun, bordée de tas de graviers. Accrochées aux pylônes électriques, les affiches vantent l’aide iranienne et annoncent : 25 centres médicaux, 510 kilomètres de routes secondaires, 200 projets de reconstruction d’infrastructures, 73 établissements scolaires… Chacune est signée du « Comité iranien d’aide à la reconstruction du Liban », un nom qui revient partout, sur les murs, les étiquettes collées sur les bulldozers ou les casquettes des ouvriers.
Car l’aide à la reconstruction dans cette région, délaissée depuis des décennies par l’État libanais, prend aussi le visage d’une vaste opération de propagande, témoin de l’influence qu’exercent au Liban les pays de la région. L’Iran reconstruit actuellement « 150 kilomètres de routes reliant 70 villages et agglomérations », explique Rida Atoui, l’ingénieur libanais qui supervise le projet, pour lequel la République islamique a spécialement ouvert un bureau à Beyrouth. « 50 ingénieurs, dix Iraniens et 40 Libanais, supervisent les travaux exécutés par 20 entreprises libanaises », ajoute l’ingénieur.
La reconstruction des routes s’accompagne de la réfection du réseau téléphonique et des canalisations d’eau potable qui desservent les villages riverains, indique M. Atoui. Le projet, selon lui, comprend également « la réparation des rues et des petites routes à l’intérieur de 135 communes », dont environ la moitié sont achevées.
M. Atoui affirme que ces travaux se font « en coordination avec l’État libanais, notamment le ministère des Travaux publics et des Transports ». Mais à l’instar du Qatar, qui reconstruit quatre gros bourgs au Liban-Sud, l’Iran finance directement ses projets, sans passer par le gouvernement libanais. Les sommes dépensées jusqu’à présent ne sont pas connues et le montant global de l’aide prévue n’a jamais été annoncé. « Le gouvernement n’est pas informé des montants débloqués », explique à l’AFP une source gouvernementale parlant sous le couvert de l’anonymat.
Dans ces conditions, il est difficile pour le gouvernement de s’assurer de la réalité des projets annoncés. « Nous allons essayer de vérifier si ces projets sont effectivement réalisés », ajoute cette source. À titre d’exemple, indique-t-elle, l’Iran a annoncé dans un récent rapport son intention de reconstruire ou réparer 31 ponts, alors que 18 seulement, sur les 91 détruits ou endommagés dans l’ensemble du pays, lui ont été attribués.
«Israël détruit, l’Iran reconstruit »: à l’entrée des villages du Liban-Sud, ces banderoles signalent le vaste chantier financé par l’Iran pour réparer les routes et ponts détruits par les bombes israéliennes en 2006, rapporte Jihad Siqlaoui pour l’AFP.
Du littoral méditerranéen jusqu’à la plaine orientale de la Békaa, des centaines de kilomètres de routes du sud et du...
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