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Kouchner ouvre une nouvelle étape de la diplomatie française en Irak

Le ministre français des Affaires étrangères a conclu, hier, une visite en Irak qui a marqué la volonté de Paris de s’engager plus activement dans les efforts multilatéraux de stabilisation du pays. Arrivé dimanche, M. Kouchner a assuré qu’il était avant tout venu écouter les Irakiens et n’avait pas de solution toute prête pour sortir le pays et ses 24 millions d’habitants de la tragédie dans laquelle ils sont plongés. Mais en dépit de cette approche modeste, le voyage de M. Kouchner marque une nouvelle étape de la diplomatie française, restée absente d’un dossier dominé par les États-Unis depuis leur intervention militaire en mars 2003. Dans un entretien à une radio française, il a souligné ce changement : « Avant, il y avait une attitude qui consistait à dire “Circulez, y’a rien à voir, c’est tellement compliqué, c’est tellement fichu d’avance qu’il ne faut plus s’en occuper”, eh bien, ce n’est pas l’attitude de la France actuelle. » Le déplacement du ministre était le premier d’un responsable français de ce rang depuis l’invasion américaine, que Paris avait vivement critiquée. Il a été également remarquable par sa longueur, puisque les hôtes étrangers de l’Irak s’y attardent rarement plus de deux jours. M. Kouchner a répété qu’il n’y avait pas de solution militaire en Irak, mais cette affirmation constante de Paris prend un sens nouveau depuis que les limites de la manière forte ont été démontrées par quatre ans et demi de violences meurtrières. Cette approche n’irrite plus Washington, rendu à l’évidence que même des renforts de troupes conséquents sont insuffisants pour assurer l’ordre, et la Maison-Blanche a rapidement salué le voyage de M. Kouchner. Le ministre a lui-même tenu à souligner que la page du différend transatlantique était tournée. « Cette page est derrière nous. Tournons-nous vers l’avenir », a-t-il lancé. Ces circonstances radicalement différentes forment un cadre dans lequel l’initiative d’un pays « ami de l’Irak », comme l’a souligné M. Kouchner, peut se développer. Mais il a insisté sur le fait que son action s’inscrivait dans la nouvelle dynamique internationale qui se dessine depuis le début de l’année. Récemment, les États-Unis et la Grande-Bretagne – qui ont longtemps traité l’ONU avec condescendance – ont œuvré pour que le Conseil de sécurité renforce l’action de l’organisation en Irak. « Tout le monde sait que les Américains ne pourront pas sortir ce pays de la difficulté tout seuls. Plus les Irakiens demanderont l’intervention de l’ONU, plus la France les y aidera », a souligné M. Kouchner. Ce cadre diplomatique multilatéral offre également l’unique enceinte dans laquelle la France dispose d’influence et peut jouer un rôle. M. Kouchner a également encouragé l’implication des principaux protagonistes de la crise, des voisins de l’Irak et des institutions multinationales, dans les groupes de travail thématiques, notamment sur la sécurité et les déplacés, nés au lendemain de la conférence sur l’Irak de Charm el-Cheikh, en mai. La presse irakienne, qui a fait un large écho à cette visite, s’est même pris à croire que la France travaille à la réunion d’une conférence internationale sur l’Irak, ce que le ministre s’est refusé à confirmer.

Le ministre français des Affaires étrangères a conclu, hier, une visite en Irak qui a marqué la volonté de Paris de s’engager plus activement dans les efforts multilatéraux de stabilisation du pays.

Arrivé dimanche, M. Kouchner a assuré qu’il était avant tout venu écouter les Irakiens et n’avait pas de solution toute prête pour sortir le pays et ses 24 millions d’habitants...