Commentant les déclarations faites par le vice-président syrien Farouk el-Chareh à l’adresse de l’Arabie saoudite, des responsables français et arabes ont...
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Le timing de l’escalade syro- saoudienne est loin d’être innocent Khalil FLEYHANE
Par FLEYHANE Khalil, le 20 août 2007 à 00h00
Au lendemain de l’escalade verbale syro-saoudienne et à quelques semaines de l’échéance présidentielle, le Liban semble perdre progressivement son « immunité », mettant ainsi en danger la pérennité de son régime.
Commentant les déclarations faites par le vice-président syrien Farouk el-Chareh à l’adresse de l’Arabie saoudite, des responsables français et arabes ont estimé que le nouveau conflit entre Damas et Ryad, que la Syrie a voulu transposer sur la place publique, vise à entraver toute tentative de règlement entreprise par l’Arabie saoudite, l’Iran et la France. Une manière pour Damas d’adresser un message public à certains de ses alliés libanais au sein de l’opposition pour leur faire entendre qu’ils ne sauraient passer outre les limites de leur mission au sein de l’équation libanaise, et que les médiations de l’ambassadeur saoudien au Liban, Abdel-Aziz Khoja, en vue de rapprocher les points de vue de la majorité et de l’opposition pour parvenir à tenir l’élection présidentielle en temps voulu, ne seront pas tolérées.
Faisant remarquer que le responsable syrien n’a pas fait d’allusion directe au Liban, les sources précitées ont indiqué que la campagne syrienne menée contre l’Arabie saoudite est venue rajouter un élément supplémentaire de complication aux deux initiatives de médiation : l’égyptienne, menée par Amr Moussa, et la française, parrainée par Bernard Kouchner.
C’est dans cette optique que peuvent se comprendre les doutes exprimés par des leaders de la majorité et de l’opposition sur une éventuelle reprise des efforts de médiation arabe et française à Beyrouth avec le président du Parlement, Nabih Berry, le chef du gouvernement, Fouad Siniora, et les autres leaders politiques.
De leur côté, les diplomates arabes et européens en poste à Beyrouth n’ont pas lésiné à préconiser un retour au dialogue entre les protagonistes, un conseil que les médiateurs arabes et français avaient prodigué à plusieurs reprises en affirmant qu’il s’agit d’une constante dont on ne saurait dévier. Ils ont également prôné la nécessité, pour chacun des pôles en présence, de faire des compromis mutuels pour s’entendre ne serait-ce que sur un minimum, notamment sur l’échéance présidentielle et la formation parallèle d’un gouvernement d’union nationale.
Des sources bien informées ont indiqué à ce propos qu’il est pratiquement impossible à ce stade de remédier à la dégradation de la situation politique si le leadership politique ne prend pas conscience qu’un éventuel effondrement entraînera tout le monde dans son sillage. Les sources ont ainsi appelé les parties libanaises à relancer le dialogue, soulignant que la pléthore de candidats en compétition pour la présidentielle n’est pas la solution, puisque cet apparat démocratique devrait être accompagné de mesures concrètes. Ces sources n’ont d’ailleurs pas manqué d’exprimer leurs regrets de voir les responsables politiques incapables de parvenir à un minimum d’entente pour tenir l’élection présidentielle en dehors des efforts en coulisses menés par les États-Unis, la France, la Syrie ou l’Iran. À ce propos, elles ont relevé le fait que les prérogatives du chef de l’État, qui sont bien connues, ne méritent pas par conséquent autant d’ingérences comme s’il s’agissait d’une bataille entre, d’une part, Washington et Paris, et, d’autre part, Damas et Téhéran.
Au lendemain de l’escalade verbale syro-saoudienne et à quelques semaines de l’échéance présidentielle, le Liban semble perdre progressivement son « immunité », mettant ainsi en danger la pérennité de son régime.
Commentant les déclarations faites par le vice-président syrien Farouk el-Chareh à l’adresse de l’Arabie saoudite, des responsables français et arabes ont...
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