« Les marchés asiatiques ont plongé à cause d’un facteur extérieur à la région. C’est un problème américain, et les fondamentaux en Asie...
Actualités - CHRONOLOGIE
Crise des crédits : l’Asie semble mieux armée qu’en 1997
le 20 août 2007 à 00h00
Dix ans après la crise asiatique, les Bourses de la région sont fortement ébranlées par la tempête des crédits immobiliers à risques aux États-Unis, mais les économies régionales semblent mieux armées pour résister, selon des experts.
« Les marchés asiatiques ont plongé à cause d’un facteur extérieur à la région. C’est un problème américain, et les fondamentaux en Asie restent solides », estime Dong Tao, économiste en chef au Crédit Suisse.
« La dernière tempête a très peu d’impact sur la stabilité financière asiatique et sur son économie “réelle”. Je suis persuadé que l’ampleur n’est pas comparable à la crise de 1997 », renchérit Tan Hui, économiste auprès de la banque Standard Chartered.
Même sentiment pour Naresh Garg, du fonds Sahara Mutual à Bombay, qui, pour l’Inde, estime que « même si les risques financiers sont réels, à long terme le scénario semble intact ».
Les places asiatiques ont été frappées de plein fouet cette semaine par la crise des « subprimes », les crédits immobiliers à risque américains.
La Bourse de Tokyo, deuxième place mondiale, a enregistré vendredi sa plus forte baisse depuis avril 2000 en plongeant de 5,42 %. Séoul, Hong Kong, et Shanghai ont tourné le dos à leurs récents records, tandis que Séoul a accusé jeudi le recul le plus brutal de son histoire (-6,93 %).
Cette semaine noire a rappelé à certains la crise financière asiatique de juillet 1997 lorsque la devise thaïlandaise perdit 18 % du jour au lendemain, déclenchant une crise de confiance, la chute de la Bourse et une fuite des capitaux.
Le phénomène se propagea comme une traînée de poudre à de nombreux pays d’Asie. La Thaïlande, la Corée du Sud, l’Indonésie et les Philippines durent accepter l’aide du Fonds monétaire international (FMI) en échange de mesures d’assainissement des comptes publics et des systèmes financiers.
Une décennie après la tourmente, les pays d’Asie du Sud-Est ont largement rebondi, tirés aussi par la croissance exponentielle du géant chinois.
Aujourd’hui mieux armée, l’Asie risque cependant d’être encore exposée tant que les gros investisseurs touchés vendront massivement leur titres pour se renflouer, avertit M. Tan Hui.
Car si la plupart des banques d’Asie sont jugées relativement peu exposées aux mauvaises créances américaines, certains fonds d’investissement impuissants à recouvrer des prêts « subprime » cherchent à compenser leurs pertes en vendant à tour de bras des actions en Bourse.
Cette crise met aussi en lumière la vulnérabilité de l’Asie aux mauvaises nouvelles en provenance de l’extérieur.
« Le monde est trop exposé aux risques venant des États-Unis, moins sur le volet financier que sur celui les exportations », selon M. Tao.
Par exemple, en Inde à cause de cette tempête boursière, la roupie a atteint son plus bas niveau face au dollar depuis deux mois. Les opérateurs s’inquiètent d’une fuite de capitaux étrangers, lesquels soutiennent depuis des mois les Bourses indiennes.
Enfin, la crise des crédits démontre une nouvelle fois le poids du géant chinois. Pour Li Kui Wai, spécialiste des marchés asiatiques basé à Hong Kong, Pékin est amené à jouer le rôle de contrepoids et stabiliser la région en cas de crise majeure. « La Chine (...) va jouer un rôle stabilisateur. Le niveau de liquidités est immense », relève-t-il.
Dix ans après la crise asiatique, les Bourses de la région sont fortement ébranlées par la tempête des crédits immobiliers à risques aux États-Unis, mais les économies régionales semblent mieux armées pour résister, selon des experts.
« Les marchés asiatiques ont plongé à cause d’un facteur extérieur à la région. C’est un problème américain, et les fondamentaux en Asie...
« Les marchés asiatiques ont plongé à cause d’un facteur extérieur à la région. C’est un problème américain, et les fondamentaux en Asie...
Les plus commentés
Israël ne se retirera pas : que fera l'État libanais et, surtout, le Hezbollah ?
Comment, en restant au Liban-Sud, Israël ferait le jeu du Hezbollah
Ministère des Finances : ce qu’en disent Taëf et la Constitution