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Entreprise Air France rafle les parts de marché de KLM au Liban Liliane MOKBEL
Par MOKBEL Liliane, le 18 août 2007 à 00h00
Face à la précarité de la situation politique et sécuritaire qui prévaut dans le pays, Air France (AF) n’est pas restée les bras croisés. Elle s’est montrée active et réactive au marché, mettant en place une politique commerciale relativement agressive. Les résultats ne se sont pas fait attendre longtemps. Sa position s’est améliorée en termes de parts de marché. Ce n’est pas qu’elle a cassé les prix des billets d’avion, d’ailleurs Air France n’a pas cette réputation. En revanche, elle a véhiculé des offres promotionnelles ponctuelles qui ont favorablement été accueillies par la clientèle. « Une offre promotionnelle peut être une baisse comme une non-hausse des tarifs », explique Jean-François Rolland, délégué régional d’Air France résidant à Beyrouth.
Au Liban, Air France se porte aujourd’hui mieux que le marché dans son ensemble et elle a enregistré certaines performances depuis début 2007. « Traditionnellement au Liban, quand l’été arrive, les prix des billets ont tendance à monter. Cette année, les prix sont montés un peu tardivement », souligne le patron régional d’AF.
Depuis la fin de la guerre de juillet 2006, le marché du transport aérien a vite repris pas seulement pour AF. Les gens ont rapidement renoué avec leurs habitudes de voyage. L’arrêt des opérations de KLM sur le Liban après la fin du blocus israélien a aidé AF à doper son activité. Air France a raflé les parts de marché de son partenaire. C’est que les deux compagnies ont le même programme de fidélisation et une combinabilité tarifaire. « Cette combinabilité tarifaire, qui consiste à pouvoir aller au départ de Beyrouth par exemple avec un billet AF et à y retourner avec un billet KLM, est un produit qui séduit la clientèle et qui par conséquent fait vraiment mal à nos concurrents », affirme le numéro un régional d’AF.
Il est vrai que la compagnie n’a pas d’accord de partage de code dans la région autre qu’avec la MEA. Mais cela ne signifie pas nécessairement qu’elle est un « feeder » de passagers pour la compagnie nationale aérienne à destination des pays arabes et notamment des pays du Golfe. « Les accords sont une chose et le choix du client en est une autre. On est dans un métier concurrentiel et c’est le client qui décide au bout du compte », dit-il, rappelant qu’AF a des vols réguliers sur le Golfe.
Air France, qui suit une politique stricte des coûts, a opté pour le contrat à terme afin de se prémunir contre les fluctuations des prix du pétrole. Cette politique a été mise en œuvre bien avant la flambée du brut. Elle consiste à « lisser » le cours du pétrole sur une certaine durée. Si le prix est supérieur au prix de référence, l’intermédiaire financier paie à AF la différence. Si le prix est inférieur, c’est AF qui paie la différence à l’intermédiaire. Selon Jean-Français Rolland, AF a bénéficié de l’une des meilleures couvertures contre les risques pétroliers. Sur une année comme l’année dernière, la couverture a permis à la compagnie de faire des économies de l’ordre de centaines de millions de dollars. Ces sommes ont été mises à profit pour acquérir de nouveaux avions. De toute façon, Air France sera la première compagnie aérienne à mettre en service des A380 en 2009. Un appareil performant au niveau du coût de revient par siège. En 2011, la flotte long-courrier d’AF aura neuf ans d’âge alors que celle de Lufthansa en aura onze et celle de British Airways quatorze.
Le leader européen du transport aérien renforce ses parts de marché tout en renfonçant fortement ses fondamentaux économiques. La base de succès de sa stratégie de croissance rentable est encore une fois sa mise en en place de la politique du hub. « C’est un cercle vertueux », dit Jean-François Rolland. Cette politique du hub permet à AF de capitaliser les petits flux de trafic aérien en les convergeant vers l’aéroport de Paris. Ce qui entraîne une économie d’échelle pour la compagnie et par conséquent lui permet de faire le plein de ses avions, de générer par la suite des bénéfices, d’acquérir de nouveaux avions et d’avoir au bout du compte une politique tarifaire compétitive.
AF a été le seul groupe aérien à être sélectionné pour la deuxième année consécutive dans les deux indices Dow Jones de développement durable.
Prié de donner son avis sur l’accord aérien entre l’Union européenne et les États-Unis qui doit entrer en vigueur prochainement, Jean-François Rolland affirme être un fervent promoteur de cette politique du ciel ouvert.
Cet accord permettrait à tous les opérateurs aériens de se positionner sur n’importe quelle ligne de l’Atlantique Nord. Le marché entre l’Angleterre et les États-Unis (le plus important sur l’Atlantique Nord) fermé jusque-là à Air France et à beaucoup d’autres compagnies sera ouvert à tous les opérateurs. Mais il est évident que ce sont les gros-porteurs qui vont ramasser le jackpot…
Face à la précarité de la situation politique et sécuritaire qui prévaut dans le pays, Air France (AF) n’est pas restée les bras croisés. Elle s’est montrée active et réactive au marché, mettant en place une politique commerciale relativement agressive. Les résultats ne se sont pas fait attendre longtemps. Sa position s’est améliorée en termes de parts de marché. Ce n’est...
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