La course pour la présidentielle a commencé. Quarante-six jours nous séparent en effet de l’entrée dans les délais constitutionnels pour l’élection du nouveau chef de l’État. Selon les pays qui peuvent influer sur le cours de cette élection, la clef de la solution à la crise actuelle réside dans la tenue de l’échéance présidentielle dans les délais, sans aucun retard, sans...
Actualités - ANALYSE
La présidentielle au cœur du sommet Sarkozy-Bush aux États-Unis
Par FLEYHANE Khalil, le 10 août 2007 à 00h00
La course pour la présidentielle a commencé. Quarante-six jours nous séparent en effet de l’entrée dans les délais constitutionnels pour l’élection du nouveau chef de l’État. Selon les pays qui peuvent influer sur le cours de cette élection, la clef de la solution à la crise actuelle réside dans la tenue de l’échéance présidentielle dans les délais, sans aucun retard, sans aucune prolongation. Dans les semaines qui viennent, aussi bien les présidents George W. Bush que Nicolas Sarkozy reviendront à la charge sur la nécessité d’élire un président dans le respect des délais constitutionnels, sans aucune entrave, selon une source diplomatique occidentale à Beyrouth.
La coordination va bon train entre Paris et Washington sur cette question, qui sera donc en tête des préoccupations de MM. Sarkozy et Bush lors du sommet non officiel – le premier en son genre depuis le début du mandat Sarkozy – entre les deux hommes, qui doit se dérouler aujourd’hui à Kennebunkport, aux États-Unis, où le président français passe actuellement ses vacances d’été.
Selon des personnalités bien informées proches du Quai d’Orsay, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner attend les résultats de ce sommet – après ses contacts avec son homologue saoudien, Saoud el-Fayçal, et avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa –, avant de savoir ce qui peut être réalisé sur la scène libanaise dans l’étape à venir. M. Kouchner devrait conférer avec son homologue égyptien, Ahmad Aboul Gheit, et s’enquérir des positions du Premier ministre, Fouad Siniora, et du président de la Chambre, Nabih Berry, avant de dépêcher à Beyrouth, puis peut-être à Ryad et au Caire, l’émissaire français Jean-Claude Cousseran. Ensuite, Bernard Kouchner retournerait lui-même dans la capitale libanaise dans la deuxième moitié du mois d’août, sauf si quelque événement empêche cette visite.
Sur le plan local, si la tension commence à monter dans la perspective de la présidentielle, des sources politiques affirment que le président Berry est toujours déterminé à convoquer la Chambre pour l’élection présidentielle le 25 septembre et il entend entreprendre des concertations avec les blocs parlementaires et les députés, les leaders politiques et certaines autorités religieuses pour créer un climat consensuel, propice à l’élection. Cela pourrait contribuer à une sortie de crise, compte tenu des conditions qu’il entend également poser autour du cabinet d’union et de la loi électorale.
Par ailleurs, des sources bien informées replacent la mesure récemment prise par le président Bush vis-à-vis de ceux qui comploteraient éventuellement contre le Liban dans le contexte de la présidentielle. Ainsi, toute personne qui bloquerait le processus électoral, qui paralyserait la tenue de la séance, qui n’assurerait pas le quorum, qui appuierait la mise en place d’un deuxième gouvernement se retrouverait sous le coup des sanctions US d’ordre financier promises par George W. Bush. D’autant que le ministère des Finances US prépare une liste de personnalités politiques et de partis qui pourraient être frappés par cette mesure et interdits de séjour aux États-Unis sur décision du président américain et du département d’État.
Ces sources notent également que la France aussi souhaite une élection présidentielle sans aucun retard et n’est pas contre la concomitance de l’élection avec la formation d’un nouveau cabinet.
Mais il faut également prendre en compte, dans l’équation, la position de l’Iran et de la Syrie, qui soutiennent la position de l’opposition dans la course à la présidentielle, ainsi que le point de vue d’Émile Lahoud, qui souhaite former un cabinet d’union avant la présidentielle, et qui menace, en cas de non-élection, de ne pas céder les prérogatives présidentielles au cabinet Siniora, sans toutefois en dire plus jusqu’à présent sur les mesures qu’il entend prendre.
Khalil FLEYHANE
La course pour la présidentielle a commencé. Quarante-six jours nous séparent en effet de l’entrée dans les délais constitutionnels pour l’élection du nouveau chef de l’État. Selon les pays qui peuvent influer sur le cours de cette élection, la clef de la solution à la crise actuelle réside dans la tenue de l’échéance présidentielle dans les délais, sans aucun retard, sans...
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