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La capitale autrichienne propose sur Internet un « Queer Guide », recueil d’informations destiné aux visiteurs gays Vienne veut rivaliser avec les capitales européennes du tourisme homosexuel

Vienne, ville de la valse, de Mozart et des chocolats du même nom, lance à nouveau cet été son opération séduction en direction d’une communauté bien précise en proposant sur son site Internet un « Queer Guide », recueil d’informations pour touristes homosexuels. Sur 48 pages en allemand, anglais, français et espagnol sont recensés tous les établissements « gay-friendly » de la ville allant des boîtes de nuit aux plages naturistes sur les rives du Danube et passant par les boutiques, cafés, hôtels et saunas. « Un hôtel ou un café gay-friendly n’est pas forcément réservé aux homosexuels, mais les touristes savent qu’ils pourront y rencontrer beaucoup d’autres gays ou lesbiennes et s’y conduire totalement librement », explique Philippe, jeune homosexuel viennois qui vient y rencontrer des étrangers. En 2004, l’Autriche a été couronnée pays préféré des homosexuels par les participants à la Gay Pride allemande, mais sa capitale figurait encore loin derrière Paris, Berlin ou Barcelone au classement des destinations favorites des gays et lesbiennes. « Depuis, la ville est en train de combler son retard », affirme à l’AFP Susanne Langer, directrice du projet Queer Guide. « Les homosexuels sont une cible très intéressante. Ils sont en général intéressés par la culture, n’ont pas d’enfants et peuvent donc voyager facilement, et surtout ils dépensent en moyenne beaucoup plus que les hétérosexuels », explique-t-elle. Selon l’Observatoire international du tourisme, les touristes homosexuels dépensent 4 milliards de dollars par an dans le monde. Sans posséder un authentique « quartier-gay » comme New-York ou Paris, les lieux de rendez-vous restent assez discrets à Vienne, mais les manifestations gays ne manquent pas : Gay Pride en juin, bal des Roses, avec Grace Jones ou Jean-Paul Gaultier à la mi-février en parallèle au célèbre bal de l’Opéra, et en mai le Life Ball aux costumes extravagants et qui sert à récolter des fonds pour la lutte contre le sida. Pour les amateurs d’histoire, le guide édité par la ville égrène aussi les lieux et personnages célèbres au cours de deux « promenades gays » passant par le palais du Belvédère où a résidé le prince Eugène de Savoie qui adorait se travestir en femme, ou encore la maison où s’est éteint à 31 ans le compositeur pianiste autrichien Franz Schubert. L’auteur des fameux Lieder ne s’affichait pas ouvertement homosexuel, mais certains prétendaient qu’il préférait les hommes. Autre halte sur le tour des gays célèbres, l’imposante église Saint-Charles du nom de l’empereur Charles VI, père de l’impératrice Marie-Thérèse, qui aurait entretenu une amitié équivoque avec un de ses courtisans. Le célèbre Opéra national de Vienne fait également partie du circuit, puisqu’il est l’œuvre d’un couple d’architectes homosexuels, Eduard van der Nüll et August Sicard von Sicardsburg. Parmi les cafés cités dans le Queer Guide, le Café Berg, à une centaine de mètres du Musée Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, ne se distingue que par sa petite librairie attenante et affichant clairement ses couleurs arc-en-ciel, emblème de la communauté gay. « Un tiers de mes clients sont des touristes. En grande majorité des Allemands, mais aussi des Italiens, Français et touristes des pays de l’Est », témoigne le propriétaire de l’établissement. Le Frauencafé a été fondé dans les années 1970 par un collectif lesbien. Ambiance cosy et militante, le Frauencafé organise régulièrement des discussions, des expositions ou des projections. L’office du tourisme de Vienne, une ville qui recense 150 000 homosexuels parmi ses 1,2 million d’habitants, a distribué depuis l’année dernière 80 000 exemplaires de son Queer Guide, téléchargeable sur le site www.wien.info gratuitement.
Vienne, ville de la valse, de Mozart et des chocolats du même nom, lance à nouveau cet été son opération séduction en direction d’une communauté bien précise en proposant sur son site Internet un « Queer Guide », recueil d’informations pour touristes homosexuels.
Sur 48 pages en allemand, anglais, français et espagnol sont recensés tous les établissements « gay-friendly »...