Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les routes secondaires

Sur la route secondaire de mon petit village de montagne, des drapeaux orange se juxtaposent fièrement à des fanions verts et blancs, alors que le pays va à la dérive, et de grandes effigies de personnalités rivales se lancent des regards meurtriers, dans un espace pacifique et serein qui ne dépasse point les deux kilomètres carrés. Un peu plus loin, un autre village est témoin d’affrontements violents, prolongement des conflits électoraux de la région, chacune des factions politiques tirant sur la corde, en espérant voir son clan l’emporter. Le champ de vision est douloureusement limité aux intérêts propres des ramifications claniques. Alors que le Liban a désespérément besoin de se libérer de ces considérations étriquées, avec l’aide de personnes capables de dépasser les logiques de quartier, de village, de caza et de toutes ces routes secondaires dans lesquelles nous avons tendance à nous égarer. Il est urgent de commencer à emprunter ensemble les grandes artères capables de ranimer les battements du cœur du pays. En période de crise, il est nécessaire de se concentrer sur les actions basiques de survie, pour éviter de s’éparpiller et de perdre de vue l’essentiel. C’est le moment de s’unir autour d’un accord consensuel sur la personne qui assurera le prolongement de ce que son fils a honorablement démarré. Quand c’est d’élection qu’il s’agit, le souci premier des électeurs devrait se porter vers le bien et la continuité du pays, en tant qu’entité, dans tout le sens que l’on voudrait donner à cette patrie dont la démocratie est menacée. Une responsabilité lucide est de mise, pour sauvegarder ce qui reste de ce peuple déchiqueté. Il y va de notre existence sur ce sol ou de notre quasi-annulation, sans appel. Carla ARAMOUNI

Sur la route secondaire de mon petit village de montagne, des drapeaux orange se juxtaposent fièrement à des fanions verts et blancs, alors que le pays va à la dérive, et de grandes effigies de personnalités rivales se lancent des regards meurtriers, dans un espace pacifique et serein qui ne dépasse point les deux kilomètres carrés. Un peu plus loin, un autre village est...