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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - La Callas, Truman Capote, Marlène Dietrich, Caroline Kennedy enfant Le beau monde des années 50 sous la plume cancanière, à ambition littéraire de Leo Lerman

WASHINGTON, d’Irène MOSALLI « J’ai eu une très agréable conversation à bâtons rompus avec la princesse Margaret, la semaine dernière, à la réception donnée par Cecile Beaton en l’honneur d’Audrey Hepburn (qui était superbe en jupe courte bouffante verte et haut moulant, de Givenchy)… Et lorsque Aristote Onassis a essayé, la première fois, de séduire Maria Callas, elle l’a jeté à la porte en poussant des cris perçants et en disant : “Vous n’avez pas honte ! Et le jour de l’anniversaire de la mort du premier mari de votre première femme !”… Quant à Zelda Fitzgezrald, elle était toujours en train d’ôter ses habits, et vous savez, elle n’avait rien à montrer ! » Il en savait beaucoup plus Leo Lerman, qui avait pratiqué le beau monde de la première moitié du siècle dernier et à qui l’on doit ces descriptions très peu amènes. Ce chroniqueur new-yorkais, célèbre entre tous (né en 1914 et décédé en 1994), qui était de tous les événements mondains et leurs kyrielles de clinquant et d’envers du décor, souvent peu reluisants. Et en même temps, il n’a jamais cessé d’être à l’écoute de son désir le plus profond : être écrivain à la manière de son modèle suprême, Proust. Aujourd’hui, son journal et sa correspondance ont été arrangés et publiés sous le titre La grande surprise. Ce livre donne au lecteur l’impression d’écouter aux portes et d’en apprendre des vertes et des pas mûres sur les idoles de l’époque. Kurt Weill, plutôt que Tina Turner Fils d’un peintre en bâtiment, Leo Lerman était monté bien haut dans l’échelle sociale. Il avait passé sa vie d’adulte à travailler pour des revues de luxe telles que Vogue, Mademoiselle, Harpers’s Bazaar et, à la fin de sa carrière, il avait été rédacteur en chef de Vanity Fair. Dans ce contexte, son quotidien était celui, entre autres, de Marlène Dietrich, follement éprise de Yul Bryner (elle lui confectionnait des biscuits allemands aux abricots), Gary Grant, T.S. Eliot, Faulkner, Susan Sonntag, l’homme de théâtre John Gielgud et le poète Yukio Mishima. Une existence des plus enviables. Cependant, son journal et sa correspondance révèlent un homme convaincu qui a gaspillé sa vie et son talent en déjeuners, dîners et autres mondanités dans les lieux les plus huppés. Il se reprochait d’avoir trempé sa plume dans des écrits cancaniers et les divulgations de scandales. Également présentes dans son journal, des réminiscences d’une enfance écoulée dans un environnement ouvrier et la douleur ressentie après la séparation avec son compagnon, l’artiste Gray Foy. Leo Lerman accomplissait parfaitement son travail de chroniqueur de la jet-set. On peut ainsi se référer à son ouvrage La grande surprise pour savoir par exemple ce que portait la princesse Marina, duchesse de Kent, au Metroplitan Opera en septembre 1956. Ailleurs, il qualifie la chanteuse Tina Turner et son mari Ike « de primitifs, de stupides porcs ! ». Au lieu de leur concert, il aurait préféré suivre son cœur et son goût, et aller écouter la célèbre chanteuse autrichienne Lotte Lenya interpréter le répertoire de Kurt Weill. Preuve que Lerman avait un désir fou d’absorber tout un éventail de cultures.
WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

« J’ai eu une très agréable conversation à bâtons rompus avec la princesse Margaret, la semaine dernière, à la réception donnée par Cecile Beaton en l’honneur d’Audrey Hepburn (qui était superbe en jupe courte bouffante verte et haut moulant, de Givenchy)… Et lorsque Aristote Onassis a essayé, la première fois, de séduire Maria...