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Les aventuriers de l ’ « Abora III » veulent prouver que les échanges transatlantiques existaient dans la préhistoire Un bateau de l’âge de pierre tente une traversée historique de l’Atlantique

Un bateau de roseaux semblable à ceux construits pendant la préhistoire a quitté New York mercredi matin avec à son bord un groupe d’explorateurs décidés à traverser l’océan et ainsi prouver que les échanges transatlantiques existaient à l’âge de pierre. L’Abora III, avec ses 11 hommes d’équipage, essentiellement des citoyens allemands, a été remorqué à travers la baie, tournant le dos aux modernes gratte-ciel de Manhattan pour passer devant la statue de la Liberté, avant d’aborder l’Atlantique Nord pour un voyage de six à neuf semaines vers le sud de l’Espagne. Le but de l’expédition vise à contredire la théorie dominante qui veut que, si les hommes préhistoriques ont peut-être pu naviguer de l’Europe vers l’Amérique grâce aux vents et courants favorables dans ce sens, le retour en revanche était impossible. « Ce bateau est une machine à remonter le temps destinée à montrer que nos ancêtres n’étaient pas si primitifs, a dit, avant de partir, le capitaine de l’embarcation, Dominique Goerlitz, botaniste et archéologue. Nous voulons réécrire l’histoire. » « Nous sommes onze personnes issues de cinq pays, confiantes dans le fait de pouvoir mener ce voyage à bien, sur le chemin tracé par les civilisations anciennes, a-t-il ajouté. Bien sûr, nous avons quelques inquiétudes, nous faisons quelque chose de complètement nouveau. Mais je n’ai pas peur, j’ai confiance. » L’Abora III, long de 12 m, doté d’une voile carrée de 60 m2 en lin, de deux coques attachées par des cordes et d’une cabine en roseaux, a été construit par une tribu indienne de Bolivie sur les bords du lac Titicaca. Sans moteur de secours, il est en revanche équipé d’un canot et de moyens de navigation modernes (GPS, radio, etc.). Pour le construire, M. Goerlitz s’est basé sur son étude assidue des représentations préhistoriques des bateaux, proches des vaisseaux construits dans l’Égypte ancienne, avec plusieurs quilles latérales. Sa théorie des voyages transatlantiques préhistoriques se fonde notamment sur l’existence de ces bateaux et aussi l’origine de certains légumes présents en Europe. Le projet, au budget de quelque 750 000 euros, a débuté il y a cinq ans. La plupart des fonds a été réunie grâce à des prêts et aux contributions des participants, parmi lesquels figurent un ingénieur, un charpentier et deux étudiants. « Nous avons étudié toutes les données météorologiques, le temps est parfait maintenant », commentait mercredi Michael Polzin, un moniteur de voile de 62 ans, qui admettait cependant avoir aussi quelques préoccupations : « Je serais malhonnête si je disais que je n’avais aucune inquiétude quant à ce voyage. » En 1970, l’explorateur norvégien Thor Heyerdahl et son bateau de roseaux, le Ra II, avaient prouvé que la traversée d’est en ouest était possible. Il avait alors profité de vents favorables et du puissant courant équatorial. Mais la tâche s’annonce plus ardue dans l’autre sens, face aux vents puissants de l’Atlantique. Autre crainte, le trafic maritime et les cargos qui sillonnent le secteur. Selon Mark Hobert, un biologiste de 35 ans, les chances de l’expédition d’atteindre les Açores sont de « 100% », mais rejoindre ensuite Cadix, dans le sud de l’Espagne, sera plus difficile en raison des vents et courants. « Nous verrons, dit-il. Je fais cela parce que j’aime les aventures. C’est l’occasion d’une vie. »
Un bateau de roseaux semblable à ceux construits pendant la préhistoire a quitté New York mercredi matin avec à son bord un groupe d’explorateurs décidés à traverser l’océan et ainsi prouver que les échanges transatlantiques existaient à l’âge de pierre.
L’Abora III, avec ses 11 hommes d’équipage, essentiellement des citoyens allemands, a été remorqué à...