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PATRIMOINE - Le montage du monument débutait le 1er juillet 1887 dans une atmosphère passionnée Il y a 120 ans naissait la tour Eiffel : du « déshonneur » au triomphe immédiat

Il y a 120 ans, en 1887, commençaient les travaux de la tour Eiffel. Trois semaines après le premier coup de pioche, la polémique éclata, ses détracteurs hurlant au « déshonneur » de Paris. Mais dès son ouverture, deux ans plus tard, le succès fut au rendez-vous. Après les fondations faites à la pioche ou à l’air comprimé, après les quatre massifs de maçonneries, le montage de la tour débutait le 1er juillet 1887 dans une atmosphère passionnée. L’ingénieur Gustave Eiffel, concepteur de ponts mais aussi de la structure métallique de la statue de la Liberté, supervise les travaux après avoir reçu le feu vert pour ériger son monument en vue de l’exposition universelle de 1889. L’Académie des beaux-arts, l’écrivain Guy de Maupassant ou le compositeur Charles Gounod avaient aussitôt manifesté leur « indignation » dans le quotidien Le Temps : « La ville de Paris va-t-elle s’associer plus longtemps... aux mercantiles imaginations d’un constructeur de machines, pour s’enlaidir irréparablement et se déshonorer », avec cette « inutile et monstrueuse tour Eiffel » ? L’ingénieur ne se démonta pas ni ne démonta ses caissons en tôle pour autant. Il tenta même d’expliquer que les courbes des quatre arêtes du monument lui donneraient « une grande impression de force et de beauté » et que les « vides ménagés dans les éléments de la construction » lui éviteraient la lourdeur. Si l’Académie ne fut pas convaincue, le public, lui, le fut deux ans plus tard, lors de l’inauguration de la tour en mars 1889. Ce fut une entreprise de titans. 50 ingénieurs et dessinateurs avaient déjà exécuté 5 300 dessins et plus d’une centaine d’ouvriers avaient préfabriqué en atelier plus de 18 000 pièces différentes. Le plus délicat était l’érection des quatre piliers en porte-à-faux – qu’on dut étayer par des échafaudages en bois – et la mise en place de la poutre horizontale du premier étage, à 57m au-dessus du sol. Six mois suffirent. L’exploit ne fut pas tant le poids de la charpente métallique (7 300 tonnes), le poids total (10 100 t), le nombre de rivets utilisés (2 500 000) ou de pièces de fer (18 038), la hauteur de la tour (312 m), mais qu’aucun accident mortel n’eut lieu pendant la construction. L’épopée des 250 charpentiers du ciel connut son heure de gloire, le 31 mars 1889 à 13h30, quand Gustave Eiffel, après avoir gravi les 1 710 marches qui menaient au 3e étage, déploya le drapeau français, salué par 21 coups de canon. Puis se saisit de l’éventail d’une dame pour y écrire : « Le drapeau français est le seul à posséder une hampe de trois cents mètres. » De fait, la tour Eiffel restera le monument le plus haut du monde jusqu’à la construction à New York du Chrysler Building en 1929. Le succès populaire fut immédiat. Sur plus de 32 millions de visiteurs à l’Exposition universelle, 1 968 287 montèrent sur la tour, sans qu’on sache s’ils furent plus attirés par le monument que par l’Exposition elle-même. L’année de son inauguration, la tour accueillit d’innombrables personnalités, telles que la tragédienne Sarah Bernhardt, le physicien Thomas Edison (qui donna un exemplaire de son « phonograph » à Gustave Eiffel) et Buffalo Bill, cheveux longs, large chapeau et cuissardes fauves. Charles Gounod ne résista pas non plus à l’ascension de la tour, après l’avoir si fortement critiquée. Bon prince, Gustave Eiffel l’invita à déjeuner, puis, en compagnie d’Edison à signer le menu des invités.

Il y a 120 ans, en 1887, commençaient les travaux de la tour Eiffel. Trois semaines après le premier coup de pioche, la polémique éclata, ses détracteurs hurlant au « déshonneur » de Paris. Mais dès son ouverture, deux ans plus tard, le succès fut au rendez-vous.
Après les fondations faites à la pioche ou à l’air comprimé, après les quatre massifs de maçonneries,...