ÉVÉNEMENT - L’Unesco déclare Beyrouth « capitale mondiale du livre » 2009 Mitri donne le coup d’envoi de la chasse aux projets

Il y a quelques jours, le directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura, déclarait Beyrouth « capitale mondiale du livre pour l’année 2009 », ville ainsi reconnue pour « son engagement en faveur d’un dialogue plus que jamais nécessaire dans la région ». Au cours d’une conférence de presse tenue hier au Grand Sérail, le ministre de la Culture, Tarek Mitri, a tenu à préciser que cette nomination couronne l’initiative commune entreprise entre deux pôles complémentaires qui sont le ministère de la Culture et la municipalité de Beyrouth. Cette rencontre avec « les amis du livre » s’est déroulée en présence du président de la municipalité de Beyrouth, Abdel Menhem Ariss, et des présidents de l’ordre de la presse et de l’ordre des journalistes, Mohammad Baalbacki et Melhem Karam. Étaient également présents : Alexandre Najjar, Maud Stephan, Nadim Tarazi, Shirine Kreydiyé et Hind Derwiche, que le ministre a tenu à remercier pour leur participation à la rédaction du dossier de candidature. La ville de Beyrouth a été choisie en particulier « pour son implication en matière de diversité culturelle, de dialogue et de tolérance, ainsi que pour la variété et le caractère dynamique de son programme », avait affirmé l’Unesco dans un communiqué. Le ministre s’est réjoui de ce titre prestigieux en soulignant que les villes en compétition étaient Bangkok, Le Cap et Kazan. Le titre de « capitale mondiale du livre » récompense le meilleur programme de promotion du livre, organisé dans la période annuelle située entre deux célébrations de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur (23 avril). C’est ainsi que Mitri a déclaré ouverte la chasse aux projets pour célébrer cette année faste en événements culturels puisqu’en automne 2009 se tiendront également à Beyrouth « les Jeux de la francophonie ». Le ministre a également annoncé qu’un comité national et un comité exécutif seront bientôt formés pour étudier, sélectionner et organiser les événements de l’année du livre. Les principaux critères de sélection seront la diversité, la pérennité et l’autofinancement. « Les projets qui auront la priorité seront ceux qui feront preuve de créativité, qui pourront être organisés dans les années à suivre et qui sont accompagnés d’une proposition de budget », a ainsi insisté le ministre. Les projets doivent être soumis à l’étude avant novembre 2007. Pour le président de la municipalité de Beyrouth, cette annonce par l’Unesco n’est pas surprenante. « Il suffit de réviser l’histoire de cette ville et de son passé féru de culture, a-t-il dit. Cette réalité tient toujours aujourd’hui, en dépit des crises politiques et sécuritaires qui secouent le pays. » Matsuura avait bien exprimé sa satisfaction de « voir la ville de Beyrouth confrontée à des défis immenses en matière de paix et de coexistence pacifique, être reconnue pour son engagement en faveur d’un dialogue plus que jamais nécessaire dans la région, et que le livre puisse y contribuer activement », selon le texte. Beyrouth avait été choisi, après une réunion au siège de l’Unesco à Paris, le 3 juillet, des trois principales associations professionnelles internationales du monde du livre, dont l’Union internationale des éditeurs (UIE), la Fédération internationale des librairies (IBF) et la Fédération internationale des associations et institutions des bibliothécaires (IFLA). Depuis 2001, l’Unesco nomme chaque année une capitale mondiale du livre. Beyrouth est la neuvième ville choisie après Madrid (2001), Alexandrie (2002), New Delhi (2003), Anvers (2004), Montréal (2005), Turin (2006), Bogota (2007) et Amsterdam (2008). À travers cette initiative, le ministère de la Culture entend montrer « la collaboration entre les représentants des principaux acteurs du livre ainsi que l’engagement de Beyrouth à promouvoir le livre et la lecture ».