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Actualités - OPINION

Qui a le droit ?

«Qui a le droit ? Qui a le droit de faire ça ? À des enfants qui croient vraiment ce que disent les grands ... » Une question qui ne cesse de tourmenter l’esprit de cette jeunesse libanaise devenue aujourd’hui adulte et qui se doit de réclamer des réponses à ces Grands qui n’ont de grand que les crimes commis à l’encontre de leur peuple et les fortunes personnelles amassées au fil des ans. La jeunesse en question est celle dont l’enfance se perd dans la pénombre des abris, bercée par le sifflement des obus, par les pleurs et les sanglots, celle qui, pour rompre avec la solitude des nuits sans fin, accepta la peur comme unique amie et destin. Cette jeunesse qui, adolescente et rebelle, s’est retrouvée brimée et muselée par l’occupation syrienne se devant de payer le prix fort pour chacune de ses aspirations. Cette jeunesse dont les rêves et espoirs ignorent les limites du monde des mortels mais qui, peu à peu rattrapée par le cynisme du réel, se lance vers d’autres horizons, dans une quête perpétuelle de stabilité et de gloire. On se demande qui a le droit d’infliger au Liban, à son peuple et à ses enfants un sort si morbide. On se demande qui a le droit de faire subir à une nation, durant des décennies, un tel calvaire et demeurer impuni malgré ce quasi-génocide. On se demande qui a le droit de pousser à l’exil cette élite, privant le pays de sa matière grise et dévoilant ainsi ses intentions véritables. À qui profite le crime ? La réponse ne saurait se faire attendre : si ce n’est lui, c’est donc son fils ! On reprend les mêmes et on recommence ! La source de nos maux réside en une poignée de politiciens, de gauche et de droite, chrétiens et musulmans, en fait sans Dieu ni loi. La source de nos maux réside dans le fait qu’ils nous mènent à l’abattoir, une fois de plus, et que nous demeurons inertes, pétrifiés, hypnotisés, assujettis à cette réalité, l’acceptant comme une fatalité. Il suffit de ressortir nos archives pour découvrir que les responsables, hier, de la douleur de nos parents et de nos grands-parents sont coupables, aujourd’hui, de récidive. Pour découvrir que le sang versé par des milliers de Libanais durant la multitude de guerres intestines n’a aucune valeur aux yeux de cette classe politique qui, dans le but d’asseoir son pouvoir, est prête à mettre de nouveau le pays à feu et à sang. Pour découvrir que tantôt ils s’enlacent et partagent leurs repas et tantôt, pour faire passer le temps, ils nous demandent de nous entretuer. Il faut leur dire à tous, sans aucune exception : assez ! Assez de mensonges et de calomnies ! Assez de morts et de martyrs ! Assez de familles qui éclatent en morceaux, de vouer les jeunes à l’exode. Il faut secouer cette inertie et cette apathie et refuser de se plier aux caprices de ces bourreaux. Il faut leur dire que si la justice terrestre leur accorde un répit, Dieu, lui, sera impitoyable. Il faut crier haut et fort face à leurs éternels mensonges : non, vous n’avez plus le droit de faire ça. Joe Jean GHANEM Avocat à la cour

«Qui a le droit ? Qui a le droit de faire ça ? À des enfants qui croient vraiment ce que disent les grands ... » Une question qui ne cesse de tourmenter l’esprit de cette jeunesse libanaise devenue aujourd’hui adulte et qui se doit de réclamer des réponses à ces Grands qui n’ont de grand que les crimes commis à l’encontre de leur peuple et les fortunes personnelles...