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Italie - Anniversaire demain de celui qui s’est battu pour l’unification de la péninsule Garibaldi, un héros mythique qui divise les historiens

L’Italie célèbre le 4 juillet la naissance il y a 200 ans du « héros des deux mondes », Giuseppe Garibaldi, mais les historiens sont encore partagés sur le rôle que cet homme mythique a vraiment eu lorsqu’il s’est battu pour l’unification de la péninsule. Plusieurs expositions et colloques sur la vie du général ont été organisés et la poste italienne émettra demain un timbre pour commémorer la naissance du général à Nice, dans le sud de la France. Garibaldi est considéré comme un des héros du Risorgimento, la période d’unification de l’Italie au XIXe siècle, mais sa renommée s’étend aussi à travers l’Europe et le continent américain où il passa des années en exil, notamment dans les années 1830 en Amérique du Sud quand il prit part à une insurrection au Brésil et combattit pour l’Uruguay. En 1860, « l’expédition des mille » lui permit de conquérir le royaume des deux Sicile avec ses volontaires en chemise rouge, prélude de futures victoires militaires qui firent de l’Italie un seul pays. « Garibaldi a été le premier héros de l’Italie à avoir une dimension internationale », note Lucy Riall, historienne spécialiste du Risorgimento et auteure de Garibaldi : l’invention d’un héros. « À travers ses succès, il a non seulement changé la situation politique et militaire de l’Italie, mais aussi l’image de ce pays », ajoute-t-elle. L’historienne souligne cependant que l’homme n’a « jamais vraiment été entièrement démystifié » et a fait l’objet de nombreuses manipulations, pas forcément heureuses pour la vérité historique. Après sa mort en 1882 sur l’île de Caprera (nord de la Sardaigne), les partis politiques italiens, de droite ou de gauche, cherchèrent à faire de ce symbole du patriotisme l’un des leurs. Seule l’Église catholique, qui perdit les États pontificaux et son pouvoir temporel sur Rome avec l’unité italienne, voulut le tourner en symbole négatif. Ainsi, Lucy Riall explique notamment que le dictateur italien Benito Mussolini a cherché à se présenter comme « le continuateur de Garibaldi » alors que son opposition voyait dans le « héros des deux mondes » un représentant de la gauche radicale. L’historien Manlio Graziano, auteur de L’Italie : un État sans nation ?, écrit pour sa part que l’unité italienne « fut provoquée par un concours extraordinaire de circonstances qui dépassèrent de loin les attentes de tous », à commencer par l’affaiblissement de la France et de l’Autriche. « Une fois l’unification réalisée, il fallut inventer de toutes pièces un mythe fondateur, il fallut trouver une identité commune à une nation dont seule une petite minorité connaissait la langue », ajoute-t-il, qualifiant de « religion du Risorgimento l’épopée mythique où quelques personnages fortement résolus », dont Garibaldi, « auraient fini par plier la réalité à leur volonté ». Celui qui reste l’homme le plus célébré dans les rues et les places italiennes ne représenterait ainsi plus des valeurs aussi importantes qu’autrefois. « Garibaldi n’est plus un héros intouchable. Il fait partie des clichés que les Italiens aiment à se répéter en boucle, mais il ne correspond pas, ou tout au moins ne correspond plus, à la réalité historique », conclut Manlio Graziano.
L’Italie célèbre le 4 juillet la naissance il y a 200 ans du « héros des deux mondes », Giuseppe Garibaldi, mais les historiens sont encore partagés sur le rôle que cet homme mythique a vraiment eu lorsqu’il s’est battu pour l’unification de la péninsule.
Plusieurs expositions et colloques sur la vie du général ont été organisés et la poste italienne émettra demain un...